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Maisons de retraite : « Rétablir les contacts humains » sans déconfiner


Ré-insuffler de la chaleur humaine dans les maisons de retraite isolées, l'un des enjeux du déconfinement. (illustration Didier Sylvestre)

Comment permettre aux personnes âgées et leurs proches de se retrouver en toute sécurité ? Question à laquelle ont répondu mardi Corinne Cahen, ministre de la Famille, et Marc Fischbach, président de la Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins (Copas), en détaillant les adaptations des mesures de confinement dans les structures d’hébergement.

Les maisons de santé et de soins du pays comptent 5 765 résidents. A ce jour, 90 pensionnaires ont été touchés par le Covid-19, selon Corinne Cahen. Quatre structures ont été entièrement testées (1 173 personnes). Au total, 41 pensionnaires ont guéri et 29 ont succombé à la maladie, d’après la ministre.

Des maisons « dans lesquelles on habite, on fait des activités » et qui ont dû relever le défi du confinement depuis sept semaines. « Un long moment pour ceux qui ne sont pas en mesure de voir les membres de leurs familles », reconnaît Corinne Cahen. Un sacrifice toutefois indispensable, « pour protéger les personnes vulnérables et âgées ». Mais plus que la peur du coronavirus, c’est la crainte de la solitude qui pèse sur les épaules et le moral des plus fragiles. Ce risque s’est révélé « de plus en plus grave » au fil des semaines, note la ministre au gré des remontées du terrain.

Il apparaît désormais nécessaire d’adapter les conditions du confinement dans les maisons de santé et de soins. Il en va du bien-être autant que de la « santé psychique » de chacun. Les adaptations annoncées mardi après-midi – il s’agit d’un assouplissement des mesures, pas d’une levée – sont donc mises en place « afin de rétablir les contacts humains » – par étapes et dans le respect des règles d’hygiène – et répondre ainsi aux besoins des résidents comme de leurs proches.

Visites sous conditions strictes

De fait, les visites (des familles ou de thérapeutes notamment) sont rétablies à la faveur d’un encadrement strict. « Il n’est pas question de déconfiner », a martelé la ministre. Ainsi, comme l’a expliqué Corinne Cahen, les familles doivent au préalable « s’inscrire » auprès des établissements concernés. Elles ne peuvent s’y présenter « de manière spontanée ». Familles et résidents se retrouvent dans « une pièce aménagée près de l’entrée ». Le nombre de visiteurs et la durée de l’entrevue sont limités. De même, les cadeaux et effets personnels apportés sont contrôlés. La présence de mineurs de moins de 16 ans est autorisée à l’intérieur des locaux, et celle de jeunes de moins de 12 ans à l’extérieur des lieux si ceux-ci disposent d’une cour ou d’un jardin. Dans tous les cas, ils doivent être accompagnés d’un adulte.

Tout contact avec une personne ayant été positive au Covid-19 durant la dernière quinzaine reste interdit, souligne la ministre. Le port de masques et surblouses est obligatoire. Les mains et la pièce d’accueil sont à désinfecter après chaque visite. Cette pièce doit également être aérée pendant « trente minutes ». Pour les résidents souffrant d’un trouble les empêchant de se couvrir le visage, il convient d’observer une distance physique de deux mètres ou d’installer une paroi en plexiglas.

En outre, les visites de personnes en fin de vie sont elles-aussi rendues possibles. Autant de mesures, saluées par la Copas, qui vont dans le sens de la dignité nos aînés. Un corollaire devant guider nos comportements individuels et collectifs.

Alexandra Parachini

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