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Lycée Michel-Lucius : un enseignement qui fait école


La diversification de l'offre scolaire est prioritaire pour le gouvernement. (photo archives LQ)

Depuis la rentrée 2014, le lycée Michel-Lucius dispose d’une section «sciences naturelles» axée sur l’approche interdisciplinaire. D’autres lycées pourraient suivre. L’offre actuelle en régime technique de l’enseignement secondaire technique (EST) est jugée lacunaire.

« Qui a une intolérance au lactose?», lance, dans la salle, Nina, élève de la section sciences naturelles du lycée Michel-Lucius à Luxembourg, avant d’expliquer à ses auditeurs la production de lait délactosé à partir de la lactase, enzyme agissant comme biocatalyseur. Tout biologiste connaît le processus. «Mais au fond, c’est de la chimie», rappelle Nina, et une des caractéristiques de la nouvelle section réside précisément dans son interdisciplinarité. D’ailleurs, depuis son lancement, la section sciences naturelles a connu un grand succès, avec deux classes de 10e de 25 élèves chacune.

«Il y a une demande concrète» confirmait hier Claude Meisch, insistant sur le fait que le Luxembourg est en train de devenir un pôle des biotechnologies, branche importante de l’économie nationale. Celles-ci ne se limitent pas à la modification génétique, mais désignent tout travail sur les cellules, enzymes, etc. Pour le développement des biotechnologies, le Luxembourg a prévu une enveloppe d’environ 150 millions d’euros. Si, pour le moment, le secteur dépend encore fortement de scientifiques étrangers, le ministère est décidé à former une relève de jeunes Luxembourgeois qualifiés.

L’interdisciplinarité étant la principale caractéristique de la nouvelle section alliant, entre autres, biologie et chimie, elle est aussi un important facteur de motivation aux yeux de Claude Meisch.

Le Luxembourg, pôle des biotechnologies

Dans son programme gouvernemental, la coalition avait déjà plaidé pour une diversification de l’offre scolaire en incitant les établissements scolaires à se forger une identité spécifique. Jusque-là, en effet, en enseignement technique (EST) la section «technique générale» (GE) a délaissé la biologie au profit de la physique, de la chimie et des sciences de l’ingénierie.

«En d’autres termes, résume le dossier de presse, il n’existe pas de formation adaptée aux élèves qui sont orientés vers l’EST et qui s’intéressent aux sciences de la vie et de la Terre sans pourtant se destiner à des études d’ingénieur.» Jusqu’à présent, donc, les élèves avaient à choisir entre, d’une part, une section qui les prépare aux métiers de l’ingénierie et, de l’autre, une section PS, «essentiellement professionnalisante»

La nouvelle section se veut une «solide formation scientifique» qui prépare les élèves à des domaines aussi divers que «la biologie, l’environnement et l’écologie, la biotechnologie, la bioéthique, la géographie et la production d’énergies renouvelables à l’aide de processus durables».

Pour pouvoir intégrer une classe de 10e de la section «sciences naturelles» (SN), il faut avoir passé avec succès soit une classe de 9e théorique et disposer d’une bonne base en mathématiques et sciences naturelles, soit une 5e de l’enseignement secondaire.
Selon Pascale Petry, directrice du lycée Michel-Lucius qui a accueilli ce projet pilote : «On a eu la chance de construire à partir de zéro» une section qui tienne compte des «intérêts et points forts des élèves». Une section sans branche fondamentale où toutes les matières comptent à égalité.

Vu le succès rencontré dès son lancement , le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, a prévu en janvier d’élargir l’offre à d’autres lycées dans le pays. Ont ainsi été retenus les candidatures du lycée technique agricole (LTA) d’Ettelbruck et du lycée technique d’Esch-sur-Alzette (LTE).

Pour Patrick Straus, directeur du LTE, la collaboration étroite prévue entre les trois lycées devra néanmoins tenir compte de la «population spécifique» d’élèves dans les différents lycées, autrement dit : des capacités linguistiques des élèves et offrir des variantes francophones ou allemandes de la section SN.

Pour le reste, explique Patrick Straus, il y a des collaborations avec les laboratoires du Luxembourg Institute of Health (LIH) de Belval. Ces collaborations existent aussi à travers la Grande Région comme le souligne Pascale Petry qui se dit convaincue du «potentiel» de ses élèves.

Frédéric Braun

 

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