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Luxembourg : explications sur la stratégie de vaccination


Mardi, Julie-Suzanne Bausch, la présidente de la CNE, a présenté en détail le raisonnement de la Commission nationale d'éthique (Photo : Julien Garroy).

La Commission nationale d’éthique est venue expliquer, mardi, le choix de faire vacciner en priorité le personnel de santé contre le Covid-19. La stratégie est largement saluée par la Chambre.

Mardi, le Royaume-Uni a été le premier pays à lancer une large campagne de vaccination pour endiguer la propagation du coronavirus. Le Luxembourg, tout comme les 26 autres membres de l’Union européenne, restent encore en position d’attente. Le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (EMA) est attendu pour fin décembre ou début janvier. Selon toute vraisemblance, les livraisons du vaccin se feront de manière successive. Les premières doses sont attendues au plus tôt en fin d’année, avant de nouvelles livraisons en 2021 et probablement aussi en 2022.

Le fait que le vaccin ne sera pas disponible «à volonté» dès le départ de la campagne de vaccination au Luxembourg amène la Commission nationale d’éthique (CNE) à plaider pour «une approche utilitariste». Saisi à la mi-novembre par le gouvernement, cet organe de consultation se trouve à la base de la stratégie de vaccination dévoilée vendredi. Hier matin, Julie-Suzanne Bausch, la présidente de la CNE, était accompagnée de son vice-président, Daniel Becker, pour présenter en détail le raisonnement soumis au gouvernement.

«Pas de remède miracle»

Au vu des quantités limitées de vaccins disponibles au début, «les mesures devraient viser à sauver autant de vies que possible, à réduire le nombre de décès ainsi qu’à faire régresser la morbidité». «Afin de sauver autant de vies que possible, les facteurs angulaires indispensables sont les ressources humaines systémiques, à savoir les professionnels et le personnel de santé», poursuit la CNE dans son avis. En d’autres termes, il a été recommandé au gouvernement «de créer, dans l’urgence, un cordon sanitaire, et ce notamment autour des personnes les plus vulnérables, et de préserver la continuité du fonctionnement des infrastructures de santé».

Ce choix a été largement salué, hier après-midi, par la Chambre des députés. Dans le cadre d’une heure d’actualité, les différents partis ont avisé favorablement le triple choix d’offrir la priorité de vaccination au personnel de santé, de rendre la vaccination gratuite et de ne pas rendre la vaccination obligatoire.

Par contre, plusieurs réserves ont été émises, notamment de la part du CSV et de l’ADR. Jean-Marie Halsdorf reproche ainsi au gouvernement de ne pas avoir encore défini de véritable chronologie pour les différentes étapes de vaccination. Jeff Engelen évoque au mieux un «plan logistique», tout en remettant en cause la rapidité avec laquelle le vaccin anti-Covid a été développé. «Il est inconcevable que les citoyens aient plus peur du vaccin que du virus», clame Jean-Marie Halsdorf. «Le vaccin ne constitue pas le remède miracle qui va nous propulser dans l’ère post-Covid, mais il s’agit d’un signal positif», rétorque la ministre de la Santé, Paulette Lenert.

Un message central du débat d’hier a été que l’arrivée du vaccin n’équivaut pas à l’éradication du virus. «Nous allons encore devoir faire des efforts et accepter des privations. Mais à l’arrivée, on va pouvoir retrouver la normalité que nous affectionnons tant», termine Mars Di Bartolomeo (LSAP).

David Marques

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