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Luxembourg : de nouvelles têtes au Conseil d’État


René Kollwelter a démissionné avant la fin de son mandat. Une décision «mûrement réfléchie». Son siège reviendra aux écologistes (Photo d'archives Editpress).

Deux départs socialistes en ce début d’automne au Conseil d’État. René Kollwelter a démissionné la semaine dernière et Romain Nati a atteint ses 15 ans de présence.

René Kollwelter a démissionné la semaine dernière de son poste de conseiller d’État, sept mois avant la fin de son mandat fixé à avril 2020, soit quinze ans après avoir intégré la Haute Corporation. «J’ai fait cela de mon plein gré, en catimini», nous déclare le professeur, ancien député socialiste, conseiller communal et footballeur professionnel. «J’ai écrit une lettre de démission que j’ai envoyée à la présidente du Conseil d’État et point», lâche René Kollwelter qui veut se contenter de ce seul commentaire laconique.
Il concédera quand même «que ce n’est pas un coup de tête, mais une décision mûrement réfléchie». Il déguste sa retraite politique en Provence où nous l’avons joint jeudi par téléphone et ne se préoccupe pas de connaître le nom de celui ou celle qui lui succédera. C’est l’affaire du LSAP, parti qu’il a quitté il y a dix ans après avoir reçu «un carton rouge» des instances dirigeantes.

À la Chambre des députés aussi

Un autre représentant du LSAP, Romain Nati, va quitter le Conseil d’État dont il était vice-président, à l’automne prochain. Le Parti socialiste ne récupèrera pas les deux postes, mais un seul seulement.
En fait, le poste de René Kollwelter va revenir au parti écolo qui est sous-représenté depuis le départ de Mike Mathias, parti rejoindre Sam Tanson au ministère du Logement. «Avec cinq conseillers d’État, nous sommes surreprésentés», admet Franz Fayot. Le président du parti n’a pas encore de nom à avancer pour le poste laissé vacant par Romain Nati.
Il ne sait pas davantage qui succédera à la Chambre à Marc Angel qui est quasi assuré de rejoindre l’hémicycle européen à moins qu’un gros couac vienne contrarier l’ambition de Nicolas Schmit d’accéder à la Commission. «Pour l’instant, il n’y a aucune décision de prise», nous déclare Franz Fayot.
La prochaine sur la liste du Centre pour remplacer Marc Angel est Francine Closener. «Très honnêtement, je ne sais pas encore ce que je vais faire», répond-elle. L’ancienne secrétaire d’État nommée depuis dix mois première conseillère du gouvernement, coordinatrice de la promotion image de marque et communication, aime ce qu’elle fait au ministère des Affaires étrangères et européennes. Le choix est difficile, d’autant qu’elle prépare un nouveau projet de nation branding pour 2020. Son cœur balance encore.
D’aucuns la disent échaudée par l’expérience socialiste, déçue de n’avoir pas été retenue pour participer au nouveau gouvernement alors qu’elle avait amélioré son score. Elle était au demeurant appréciée pour son travail auprès des classes moyennes et la Fédération des artisans ne tarissait pas d’éloges à son sujet. La balle est dans son camp.
Si elle ne rejoint pas la Chambre des députés fin octobre, l’ex-député-maire de Weiler-la-Tour Cécile Hemmen est prête à prendre le mandat laissé vacant. Elle est arrivée juste derrière Francine Closener sur la liste du Centre lors des dernières élections législatives.
Un autre changement pour la fraction socialiste reste le départ d’Alex Bodry de son poste de président. Le chef du groupe parlementaire va passer la main à Georges Engel dans un peu plus de trois mois. Personne ne sait s’il compte aller au bout de cette législature. «Il a laissé la question ouverte», nous dit Franz Fayot. «Mais je pars de l’hypothèse qu’il va terminer son mandat», poursuit-il. Alex Bodry, lui, a beau rappeler qu’il a été élu pour toute une législature, il se réserve le droit de prendre une décision «le moment venu», commente-t-il laconiquement.

Le cas Étienne Schneider

Enfin, la rumeur d’un départ d’Étienne Schneider du gouvernement avant la fin de la législature refait surface. Membre du gouvernement depuis 2012, le ministre socialiste de l’Économie et de la Santé pourrait rendre son mandat dans deux ans, lui qui a toujours plaidé en faveur d’une limitation à dix ans du mandat ministériel.
«Le départ d’Étienne Schneider du gouvernement, c’est un peu comme le monstre du Loch Ness», s’amuse le président du LSAP. «Je n’ai pas d’informations de première main qui me permettrait de dire quelque chose d’intelligent là-dessus. Il a dit qu’il comptait bien terminer son mandat», nous répond-il. En cas de départ prématuré du vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, c’est bien Franz Fayot qui serait pressenti pour entrer au gouvernement.
En attendant que le Conseil d’État rédige les profils des candidats pour remplacer les partants et que Francine Closener prenne sa décision, les discussions peuvent encore meubler les fraîches soirées d’automne au Parti socialiste.

Geneviève Montaigu