Le ministre de l’Intérieur Henri Kox livre quelques estimations difficiles au sujet de la présence de la criminalité organisée internationale sur le territoire, ce mercredi, après avoir été interpellé par les députés du Sud, Dan Biancalana et Mars Di Bartolomeo.
Les deux députés souhaitaient connaître l’évolution de la criminalité organisée, notamment depuis la crise sanitaire. Le ministre a tout d’abord donné une définition du « crime organisé », qui peut rassembler beaucoup de notions ! «En règle générale, il y a lieu de faire une distinction entre les définitions pénales de participation à une association de malfaiteurs (art. 322 à 324 du code pénal) ou à une organisation criminelle (art. 324bis et 324ter du code pénal), les critères de cette dernière étant plus restrictifs».
«Pas d’évolution significative»
Globalement, le ministre estime que «le Luxembourg est confronté à une criminalité organisée à caractère international, à l’instar des autres pays européens.» Ni plus ni moins donc. Le ministre cite par exemple les affaires des attaques perpétrées sur les distributeurs automatiques d’argent. «Toutefois, la complexité des affaires et les principes de présomption d’innocence et du secret de l’instruction ont pour résultat que la Police grand-ducale ne dispose pas de données quantitatives du phénomène». Le ministre estime «néanmoins, qu’il ne semble pas y avoir d’évolution significative de la criminalité organisée internationale perceptible au Luxembourg.»
Des domaines précis
Sur les domaines de prédilection du crime organisé au Luxembourg, le ministre identifie « le vol en bande organisée, la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants», comme principaux dossiers à risque.
Une diminution du nombre d’affaires traitées, hors stup’
Sur les dossiers traités, «on peut analyser une diminution des nouvelles affaires introduites en 2020 avec 25 nouvelles affaires [en moins] par rapport à l’année 2019».
En revanche, «de manière générale, on peut constater une forte augmentation de nouvelles affaires en matière de stupéfiants, telles que l’importation et l’exportation, la fabrication, la vente, l’acquisition, la mise en circulation illicite de stupéfiants ainsi que l’usage en groupe de stupéfiants.»
Et l’entraide internationale ?
Le ministre précise enfin que ce genre d’affaire se résout souvent sur un plan international. «Les demandes d’entraide judiciaire internationale concernant la criminalité organisée reçues par le Luxembourg représentent en moyenne un peu moins de dix pour cent des demandes d’entraide judiciaire reçues, précise le ministre. Elles sont approximativement une soixantaine par an. Leur nombre n’a pas varié de façon significative au cours des années 2015 à 2020, ni au cours de l’ année 2020 comparée aux années précédentes.»
Le Quotidien