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France : plusieurs régions visées par un confinement le week-end


Comme il y a un an, des transferts de malades vers des régions moins touchées sont organisés, les hôpitaux déprogramment des opérations et mobilisent des lits des cliniques privées. (photo AFP)

L’Ile-de-France, les Hauts-de-France et peut-être la région Provence-Alpes-Côte d’Azur seront-elles confinées le week-end ? Un an jour pour jour après le premier confinement Emmanuel Macron doit trancher après un Conseil de défense mercredi sur d’éventuelles nouvelles mesures restrictive face à une situation inquiétante.

Mercredi, le Premier ministre Jean Castex a clairement laissé entendre que cette option pourrait être prise pour Paris et sa région. Une autre source gouvernementale évoquait une décision du même type pour les Hauts-de-France, voire pour la région PACA. Rien n’a filtré mais Matignon a annoncé que Jean Castex tiendrait jeudi à 18h une conférence de presse avec le ministre de la Santé Olivier Véran.

La maire de Paris Anne Hidalgo a indiqué mercredi midi n’avoir « absolument aucun élément » et déploré un manque de concertations, après l’annulation d’une réunion mardi avec les représentants de l’État.

Pour montrer qu’il a examiné toutes les options, le chef de l’État, qui a déjà consulté des réanimateurs mardi se rend encore mercredi après-midi dans un hôpital des Yvelines pour voir comment augmenter le nombre de lits en réanimation, l’option qu’il a privilégiée jusqu’ici. Mais dans ces trois régions, les capacités hospitalières sont quasiment saturées.

Alors que toute la France est sous couvre-feu depuis deux mois et quelques zones confinées le week-end (Pas-de-Calais et Nice), Emmanuel Macron et son gouvernement ont tenter de retarder des restrictions supplémentaires. Des transferts de malades vers des régions moins touchées ont été organisés, les hôpitaux déprogramment des opérations et mobilisent des lits des cliniques privées.

« Au pied du mur »

Mais ces déplacements de malades s’avèrent plus compliqués que prévu : seuls dix patients ont été transférés hors d’Ile-de-France en trois jours, selon le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, en indiquant qu’ « à peine plus de 10% » des malades en réanimation étaient « suffisamment stables » pour cela et que des familles étaient réticentes. Le gouvernement avait pourtant évoqué ce week-end jusqu’à une centaine de transferts cette semaine. L’Agence régionale de Santé Ile-de-France a affirmé qu’aucun train sanitaire n’était prévu cette semaine.

« Le virus n’est pas sous contrôle », estime Martin Hirsch. « Le gouvernement a réalisé qu’on était au pied du mur et que si on ne faisait rien, on courait à la catastrophe », a averti le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’AP-HP. « Le couvre-feu ne suffit pas (…) Il faut réduire les contacts 7 jours sur 7 », selon lui.

Lundi, Emmanuel Macron a changé de ton. Celui qui s’est souvent décrit comme « le maître des horloges » a concédé : « le maître du temps, c’est le virus ». Et les chiffres sont mauvais: Le taux d’incidence a de nouveau grimpé à 418 nouveaux cas de contamination pour 100 000 habitants sur les sept derniers jours dans la région parisienne, bien au-dessus du seuil dit d’alerte maximale des autorités sanitaires (250).

Il y a autant de malades en réanimation « qu’il y en avait au sommet de la deuxième vague, c’est-à-dire, en Île-de-France, un peu plus de 1 000/1 100 patients », a détaillé Martin Hirsch. Au total, 4 239 malades du Covid-19 étaient en réanimation mardi en France, un pic depuis novembre 2020, dont 435 admis ces dernières 24 heures. Les services de réanimation sont également quasiment saturés dans les Hauts-de-France et en Provence Alpes-Côtes d’Azur. Et le virus continue de tuer : 320 morts mardi et 91 170 morts depuis le début de l’épidémie.

Les déboires d’AstraZeneca

Pour sortir de la crise, la France compte sur la vaccination de masse, freinée depuis lundi par la suspension surprise du vaccin d’AstraZeneca, dans le sillage de l’Allemagne et d’autres pays de l’UE. L’exécutif espère que l’Autorité européenne du médicament (EMA) redonnera son feu vert jeudi pour redémarrer rapidement la campagne vaccinale. Pour aider à ramener la confiance dans un vaccin qui, selon un sondage Elabe, n’est jugé fiable que par 22% des Français, Jean Castex s’est dit prêt à se faire vacciner dès qu’il sera réautorisé.

Le Premier ministre, qui a promis au moins 10 millions de premières injections d’ici à la mi-avril, 20 millions d’ici à la mi-mai et 30 millions d’ici à l’été, a maintenu cet objectif et compte sur ce vaccin, que médecins et pharmaciens peuvent injecter, pour garder la cadence. Sur plus de 5,2 millions de premières doses injectées en France, 1,3 million proviennent d’AstraZeneca, les autres de Pfizer/BioNTech et Moderna.

LQ/AFP

 

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