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Lois «zéro déchets» : les critiques des acteurs du terrain


Photo : Fabrizio Pizzolante

Le caractère ambitieux, voire «visionnaire» selon déi gréng, du paquet législatif sur la gestion des déchets suscite de nombreuses critiques. Mardi, une véritable levée des boucliers a eu lieu parmi les acteurs du terrain. Tour d’horizon des principales critiques.

Artisans : «N’importe comment et à n’importe quel prix !»

Les fédérations artisanales ont demandé, en vain, «le report du paquet déchets pour permettre aux instances impliquées de trouver des solutions viables avec les entreprises (…)». Cette revendication repose sur la situation de crise actuelle, mais aussi sur le «dialogue de sourds» avec le gouvernement.

«Les fédérations artisanales se plaignent que le ministère ait refusé catégoriquement la prise en compte de leurs remarques et propositions, liées à leurs expériences pratiques, au respect du cadre réglementaire existant en matière d’hygiène alimentaire (…)», fustige un communiqué diffusé mardi soir.

Le paquet «pénaliserait» le client. «Signalons (…) que (les) différentes mesures auront comme conséquence de renchérir le prix de ces produits et exposeront les entreprises à une charge administrative encore plus importante dans un contexte déjà extrêmement tendu», poursuit l’écrit signé par la Fédération des artisans et l’association Lëtzebuerger Liewensmëttelhandwierk.

Néanmoins, l’objectif n’a «jamais été de remettre en cause la volonté du gouvernement de faire du Luxembourg un pays précurseur dans le domaine de la gestion des déchets, de la protection des ressources et de l’économie circulaire. Bien au contraire : les artisans se positionnent en acteurs incontournables, responsables et engagés de la décarbonisation du pays. Dans ce contexte, la réduction des déchets et des emballages apparaît comme un défi majeur à relever, mais pas n’importe comment ni à n’importe quel prix !»

Imprimeurs : le risque de perdre 200 emplois

L’Association des maîtres imprimeurs du Luxembourg (AMIL) estime que l’interdiction de distribution des publicités du type «toutes boîtes» risque d’entraîner «la perte de 200 emplois dans les entreprises de distribution et dans le secteur de l’imprimerie déjà fortement touché par les crises des dernières années». 

Selon l’AMIL, la loi sur les déchets «constitue une atteinte importante à la libre circulation de biens dans le domaine de la publicité». «Aucun échange n’a eu lieu au préalable à ce sujet avec les associations ou les acteurs du marché concerné, aucune analyse des conséquences éventuelles de cette intervention n’a été faite. Il s’agit simplement de réduire la publicité sur papier. Quoi qu’il arrive, tous les moyens sont bons pour cela», poursuit un communiqué publié mardi. 

«Tous les autres arguments, comme la stigmatisation des personnes qui veulent cette publicité, l’exclusion des petites entreprises qui dépendent de cette forme de publicité, sont tout simplement balayés», fustige encore l’AMIL.

«Même le fait que cette loi puisse être en contradiction avec la directive européenne sur la libre circulation des marchandises et que le gouvernement danois ait fait marche arrière sur l’introduction d’une telle loi semble laisser le ministère de l’Environnement indifférent», poursuit l’écrit.

Le seul objectif du gouvernement serait de «faire passer la loi en force, sans se soucier des conséquences, et surtout sans prendre au sérieux les objections des associations concernées». 

CLC : une «extravagance qui va coûter cher»

La Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) est vent debout contre le paquet législatif sur la gestion des déchets. «Tandis que tous les secteurs font face à des flambées des prix sans précédent et que l’approvisionnement en matières premières devient de plus en plus compliqué, voire incertain à moyen terme, le gouvernement entend (faire) voter (…) une panoplie de mesures « vertes », qui non seulement risquent d’accroître les problèmes actuels, mais encore n’apporteront pas de plus-value écologique réelle», fustige un communiqué publié mardi.

La CLC évoque une «extravagance luxembourgeoise qui coûtera cher au consommateur final».

«Même si nous soutenons les grands principes (…), nous devons cependant réitérer que les textes proposés dépassent largement le cadre européen et ne contribuent pas nécessairement à un meilleur bilan écologique», poursuit la CLC.

Le paquet comprendrait une «panoplie de mesures incohérentes». La CLC, rejointe par la Fédération luxembourgeoise de l’alimentation et de la distribution (FLAD), cite la création de 45 nouveaux centres de recyclage au sein des grandes surfaces, l’interdiction d’emballer certains fruits et légumes (moins de 1,5 kg) et l’introduction d’une consigne sur toutes les boissons.

Les commerçants soutiennent, par contre, la création de 150 points de reprise des emballages dans les petits supermarchés, la réduction des emballages pour la vente «au comptoir» et l’interdiction de la distribution d’imprimés publicitaires dits «toutes-boîtes».

Un commentaire

  1. La folie verte sera la mort de l’europe.