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L’OGBL veut imposer son paquet social


Avec son «paquet social» ou «programme d'urgence», l'OGBL veut rééquilibrer la balance de la justice sociale. (photo Alain Rischard)

L’OGBL a lancé, depuis mardi, une grande campagne d’information et de mobilisation à travers le pays, afin de mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il cesse de transposer son paquet d’austérité. Le syndicat invite en effet la coalition au pouvoir à revoir ses politiques et à opter pour son paquet social, série de mesures alternatives au Zukunftspak.

Si l’OGBL a officiellement lancé, mardi, la campagne de promotion de son paquet social, la durée de celle-ci n’a pas précisément été définie  : la campagne se veut donc être une campagne à durée indéterminée. Au contraire des objectifs poursuivis par celle-ci qui sont, quant à eux, parfaitement déterminés.

Les différentes mesures mises sur la table se veulent en effet forcément plus sociales que celles contenues dans le Zukunftspak gouvernemental (NDLR  : «paquet pour l’avenir»), qui est progressivement transposé par le gouvernement, depuis un an. Car le principal objectif de l’OGBL est d’imposer son alternative, ou de convaincre le gouvernement de l’accepter, « car ni la situation économique ni celle des finances publiques ne justifient le Zukunftspak », selon son président, André Roeltgen.

Le fameux Zukunftspak tant décrié est en effet loin d’être perçu comme un paquet cadeau par l’OGBL. Le syndicat le considère plutôt comme un (paquet) cadeau empoisonné… Car à ses yeux, il est question de rectifier la trajectoire erronée prise par le pays et de peser dans la balance de la justice sociale, afin qu’elle soit rétablie à l’équilibre.

Le slogan de la campagne lancée hier est, dans ce sens, sans équivoque  : «Un paquet social pour le Luxembourg –  pour un meilleur travail et un meilleur revenu». « Notre campagne est un appel à la résistance face à une politique, qui depuis des années, a conduit à moins de justice sociale, alors que l’objectif inverse était visé », a justifié André Roeltgen.

Paquet d’urgence pour un salaire plus élevé

Et sa conception de la justice sociale, l’OGBL la formule en quelques points autour desquels s’articule son paquet social ou «programme d’urgence», selon les termes de son président, qui s’est d’ailleurs interrogé de la manière suivante sur le calendrier à adopter  : «Si ce n’est pas maintenant, alors quand? »

Bref, le syndicat met la pression sur le gouvernement afin que les salaires et les emplois soient revalorisés. Pour ce faire, il réclame différentes mesures  : un allègement fiscal des petits et moyens revenus dans le cadre de la réforme fiscale (dont la réintroduction de l’impôt sur la fortune), une meilleure régulation des temps de travail et une 6 e semaine de congé légal, une augmentation de 10  % du salaire social minimum ou encore une contre-réforme de la réforme de l’assurance dépendance (l’OGBL s’oppose au modèle de rétribution forfaitaire moyenne des prestations).

Et comme « le Luxembourg a besoin d’un État social fort », selon André Roeltgen, l’OGBL revendique également un mécanisme d’adaptation périodique des montants des allocations familiales à l’évolution générale des prix et des salaires et non un montant unique par enfant. Enfin, le syndicat appelle à un renforcement du droit du travail pour pérenniser les emplois, mais aussi à une réforme de la médecine du travail, sans parler de la suppression de la préretraite-solidarité qui ne pourra se faire sans contreparties.

Le défi posé par ce paquet social de l’OGBL est donc d’envergure et le président de l’OGBL l’a bien souligné, en concluant qu’«il reste du pain sur la planche».

Claude Damiani

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