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L’OGBL bloque sur l’assurance dépendance


Carlos Pereira et les élus de l'OGBL s'interrogent sur l'opportunité d'une réforme de l'assurance dépendance. (Photo : François Aussems)

Le syndicat se positionne en faveur du maintien du système actuel d’assurance dépendance, mais il revendique néanmoins quelques ajustements.

La réforme programmée de l’assurance dépendance est en effet loin de rencontrer l’approbation de l’OGBL, qui vient d’émettre un avis dans ce sens.

Les doléances syndicales visant à rectifier les lacunes du système en vigueur ont notamment été présentées par Carlos Pereira, du bureau exécutif de l’OGBL, hier. Il en va notamment du «manque de contrôle des actes et du financement du système». Cela constitue «le problème majeur», selon le syndicaliste. Concrètement, l’OGBL revendique le fait que le financement des prestataires soit ventilé par catégorie, à savoir en fonction des frais du personnel ou encore en fonction des frais d’infrastructure. «Seule une telle ventilation peut garantir une transparence et une traçabilité dans l’octroi des financements», estime-t-on du côté de l’OGBL.

Quant au projet de réforme du système mis sur la table par le gouvernement, l’OGBL rejette en bloc le système de financement forfaitaire des prestations. Le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, a en effet évoqué un système par classes, en fonction du degré de dépendance des personnes prises en charge : soit un système juxtaposant 15 classes de soins, chacune étant dotée d’un forfait moyen. Mais l’OGBL se montre catégoriquement opposée à ce potentiel changement de paradigme : «Un tel système est contreproductif et ne mènera qu’à moins de transparence et de qualité», juge le syndicat. En effet, l’OGBL estime qu’il faut tenir compte de la situation particulière de chaque bénéficiaire à l’assurance dépendance, «car la personne dépendante et le personnel du secteur doivent rester au centre des préoccupations, contrairement au financement de l’assurance dépendance». Le syndicat défend donc le système en vigueur qui consacre l’individualisation des actes.

Mieux encadrer les aidants informels

Par ailleurs, l’OGBL est d’avis qu’il faut encadrer légalement et limiter les recours aux «aidants informels», ces personnes venues de certains pays d’Europe centrale ou orientale, «de Pologne et de Roumanie», selon l’OGBL, et qui exercent sans contrat, au domicile des patients. Il en va en effet du niveau qualitatif de la prise en charge des personnes dépendantes, l’OGBL militant pour des prestations de soins de qualité dispensées par les prestataires professionnels. La lutte contre le dumping social s’inscrit également dans ce contexte.

Quant à la participation du gouvernement au financement des dépenses de l’assurance dépendance, l’OGBL a rappelé que celle-ci s’élevait, à l’heure actuelle, à 40 %, alors qu’elle était de 45 % précédemment. Le syndicat milite pour le retour à un niveau de participation étatique à 45 %, mais évoque également une piste alternative, à savoir celle d’une contribution des employeurs. Par ailleurs, l’OGBL déclare ne pas s’opposer, le cas échéant, à une hausse de la cotisation sociale de l’assurance dépendance.

En guise de conclusion, Carlos Pereira a dénoncé le fait que l’accord trouvé entre syndicats et gouvernement le 28 novembre 2014 n’avait pas été respecté dans les pistes de réforme présentées par ce même gouvernement aux partenaires sociaux, en juillet 2015. Et que l’OGBL «refuse toute attaque contre le système d’assurance dépendance et contre les acquis sociaux».

Claude Damiani

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