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Limpertsberg – Un foyer à taille humanitaire pour accueillir les demandeurs d’asile


«Même si une commune donne son accord pour construire un centre de premier accueil, tout ne se fait pas du jour au lendemain», a souligné hier la ministre Corinne Cahen aux côtés de son collègue François Bausch (à g.) (Photo : LQ)

Le ministère de la Famille et la Croix-Rouge misent à l’avenir sur les petites structures pour accueillir les demandeurs d’asile. Le foyer Lily-Unden en est un exemple.

Deux ans de travaux, 8,5 millions d’euros de budget: le centre de premier accueil parviendra à faire oublier l’état d’insalubrité du foyer Don Bosco qui dépérit juste à côté. D’une capacité de 120 lits, il accueille les demandeurs de protection internationale. Et comme ils sont toujours plus nombreux, des centres comme celui-ci devront encore voir le jour dans le pays.

Il pourrait être confondu avec une annexe de l’université du Luxembourg qui y abriterait des salles de classe. Le centre de premier accueil, appelé foyer Lily-Unden, fait le lien entre l’ancien bâtiment Don Bosco et le campus. C’est ici que les demandeurs d’asile passent leurs premières semaines de séjour après leur arrivée avant d’être relogés ailleurs selon leur situation.

Ils ont laissé leur porte ouverte et sont restés assis sur le lit double, le regard fixé sur le couloir. Ce couple arrivé du Kosovo le 24 juin dernier sourit et invite à franchir le seuil de la chambre dont l’espace suffit à accueillir le lit, une table et deux chaises. Les murs sont entièrement dénudés, il n’y a que le strict minimum contenu dans la pièce.

Ici logent les grands-parents. Leur bru et leurs deux petits-enfants les ont rejoints et se montrent tout aussi charmants. En ce jour inaugural, ils ont tous été prévenus : les caméras, les photographes, les rédacteurs et une flopée d’invités vont sillonner les couloirs du rez-de-chaussée. Le centre de premier accueil Lily-Unden pour demandeurs de protection internationale (DPI) a ouvert hier matin très officiellement ses portes et la petite famille Skrijelj se présentait comme la famille témoin dans la chambre témoin.

Il manque le père des enfants, parti «faire des papiers au ministère», selon son épouse Eldina, une institutrice de 29 ans. Son mari, physiothérapeute comme son père, a fui avec toute sa famille la ville de Pec au Kosovo. Ils font partie de ces demandeurs d’asile en provenance des Balkans, ceux qui forment encore la majorité, même si les arrivées sont en nette diminution.

Eldina affichait son espoir de rester au Grand-Duché. Ce premier accueil au foyer Lily-Unden lui a offert l’occasion de faire poser toute la famille avec la ministre de la Famille, Corinne Cahen, et le ministre du Développement durable, François Bausch, devant les caméras et les objectifs. C’est toujours rassurant. Au moins ça laissera un souvenir.

Si la famille Skrijelj avait atterri au foyer Don Bosco, elle n’aurait eu que ses yeux pour pleurer. L’état dans lequel se trouve l’ancien foyer d’accueil jouxtant le nouveau bâtiment «était indigne et insalubre», rappelle Marc Crochet, le directeur général adjoint de la Croix-Rouge luxembourgeoise, qui gère le foyer. Il n’avait jamais rien vu d’aussi malsain, «même en Ukraine», où il a eu l’occasion de visiter des foyers.

«Simple et efficace»

Le foyer Don Bosco pouvait accueillir jusqu’à 400 personnes et tout le monde a envie de dire «plus jamais ça». La ministre de la Famille, Corinne Cahen, a essuyé rapidement les reproches entendus ici et là concernant la capacité d’accueil du foyer Lily-Unden. «120 lits, c’est suffisant pour accueillir des gens traumatisés et désorientés qui ont besoin d’un accompagnement.» Marc Crochet disait juste avant elle qu’il fallait davantage de petites structures de ce type, des constructions de type «simple et efficace», comme le décrit le ministre du Développement durable, François Bausch. Les travaux ont duré deux ans. «Même si une commune donne son accord et dispose d’un terrain pour y construire un centre de premier accueil, tout ne se fait pas du jour au lendemain», souligne Corinne Cahen. Il faut des autorisations et compter plusieurs années avant qu’un tel centre n’ouvre ses portes.

La ministre de la Famille a profité de cette tribune pour encourager les citoyens à être plus proactifs. «Il ne suffit pas de donner des habits pour avoir bonne conscience», estime-t-elle. Elle invite vivement les gens à se rencontrer à travers une sorte de parrainage, sans avoir peur de l’autre.

Le foyer Lily-Unden a coûté 8,5 millions d’euros, soit 14 % de moins que le budget prévu. L’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI) a confié la gérance à la Croix-Rouge. La famille Skrijelj s’y sent bien, ses chambres sont spacieuses et lumineuses. Les demandeurs originaires des Balkans, comme les autres, y séjournent le temps que dure l’examen de leur demande. Sauf que pour eux, une procédure accélérée est en place, car ils sont quasiment assurés de retourner chez eux, n’étant pas considérés comme faisant partie d’une population en danger dans leur pays.

Un bus est affrété chaque semaine par le ministère de l’Immigration pour les rapatrier chez eux. Avant cela, l’État luxembourgeois leur offre un séjour dans les meilleures conditions.

Le foyer a été baptisé «Lily-Unden», du nom de cette artiste peintre et poète très engagée, résistante, qui fut arrêtée par la Gestapo le 3 novembre 1942 et déportée au camp de concentration de Ravensbrück. L’inauguration a eu lieu en présence de sa nièce.

Geneviève Montaigu

Un commentaire

  1. bonsoir je suis jean algerienne je cherche asile a luxembourg ci koi le marche a fair ou je alle

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