Lorsque la belle saison est là, les salariés ont envie de porter des tenues plus décontractées et plus adaptées aux températures parfois caniculaires sur leur lieu de travail. Mais tous les employeurs ne sont pas forcément conciliants.
Pendant la période estivale, au Luxembourg comme ailleurs, les salarié(e)s sont tentés de troquer leur habituel costume-cravate ou tailleur contre une tenue plus décontractée et plus légère pour aller travailler. Ces tenues peuvent être, par exemple, le short long avec le polo porté avec la dernière paire de baskets à la mode chez les messieurs et la petite robe courte chez les dames avec de jolies tongs. Cependant, les vêtements appartenant plus au domaine privé qu’à la vie professionnelle ne sont pas forcément en odeur de sainteté dans l’entreprise.
Contactée par Le Quotidien, Patricia Hemmen, conseillère de la Fedil (Fédération des industriels luxembourgeois) explique que «le salarié doit en toutes saisons au moins respecter les bonnes mœurs et les règles les plus élémentaires d’hygiène corporelle et vestimentaire».
Respect de soi et des autres
Et lorsqu’il fait très chaud, «une certaine discrétion fondamentale peut donc être exigée dans tous les secteurs» d’activité. «Même si aucune tenue vestimentaire particulière n’est prévue, tout salarié doit exécuter son contrat loyalement et de bonne foi.» Ce qui implique selon Patricia Hemmen, «qu’il se présente sur son lieu de travail dans une tenue correcte et appropriée à ses fonctions».
Qu’en est-il dans les entreprises du secteur financier où certains établissements imposent un code vestimentaire strict ? Apparemment, les entreprises interrogées par nos soins font confiance à leurs salariés. Chez ING, BGL BNP Paribas et à la Banque de Luxembourg, il n’existe pas de «code vestimentaire» interne. À la banque orange, on répond «qu’ING fait confiance au bon sens de ses employés». Néanmoins, le règlement intérieur de la banque préconise «une tenue sobre et discrète en général» et pour les fonctions commerciales en particulier, il faut porter une tenue «business». Chez BGL BNP Paribas, idem, le cadre est fixé par le règlement intérieur des entités du groupe au Grand-Duché. Celui-ci indique que «les salariés de l’entreprise sont tenus de se présenter sur leur lieu de travail dans une tenue vestimentaire correcte et en adéquation avec la fonction qu’ils occupent et le métier auquel ils sont affectés».
À la Banque de Luxembourg, on affirme que «par respect pour notre métier de banquier privé et de nos clients, la tenue vestimentaire de nos collaborateurs reflète le professionnalisme et le sens du service qui caractérisent notre maison». Et dans les assurances ? À titre d’exemple, chez Axa et Lalux, il n’y a pas non plus de code vestimentaire à part entière. «Le contrat de travail rappelle aux collaborateurs qu’ils ont à se conformer au règlement interne de l’entreprise qui inclut lui-même un paragraphe sur les dress codes», affirme Axa. Lalux fait remarquer que «les vêtements doivent être adaptés à la fonction que les salariés occupent». On recommande au salarié de s’habiller «à l’image de son client», ce qui constitue à la fois une forme de respect pour ce dernier et pour le salarié lui-même.
Pas vraiment de sanctions
PWC, l’un des «Big Four», dit avoir mis en place un code vestimentaire repris dans le règlement intérieur. Il préconise «le port de tenues orientées business». Néanmoins, sur ce point, ce code a été ajusté car les employés sont autorisés à porter un jean le vendredi, ce qui fait partie du fameux «Casual Friday». Bien entendu, «si leur agenda le permet», précise le cabinet d’audit.
À partir de tous ces éléments, on peut s’imaginer qu’il existe des tenues «interdites» dans les entreprises. Chez ING, «aucun vêtement n’est proscrit tant que la tenue reste décente par rapport aux clients et aux collègues». Bien qu’il n’y ait pas de consigne particulière en été, les salariés d’Axa doivent respecter des règles : costume-cravate pour les hommes; tailleur, pantalon habillé avec un chemisier ou une robe pour les femmes. Le port du jean n’est pas toléré.
Et les sanctions ? Les établissements interrogés ont répondu qu’il n’y en avait pas de particulières. Cela peut être un rappel à l’ordre ou une remarque. En revanche, pour certains métiers, le port de vêtements et de protection est imposé par l’article L. 313-1 du code du travail.
Aude Forestier
Police, pompiers : uniforme obligatoire
Selon la police grand-ducale, «le code vestimentaire pour le personnel en uniforme est réglé par les prescriptions de service». Le port de l’uniforme est obligatoire pendant le service «sauf autorisation spéciale pour des raisons de service». La tenue d’été qui se porte du 1er mai au 30 septembre se compose par exemple : d’une chemise à manche courte sans cravate. Le non-respect du code vestimentaire peut engendrer selon la police «des sanctions administratives».
Quant aux pompiers, d’après Marc Mamer, le président de la Fédération nationale des corps de sapeurs-pompiers, leur tenue est adaptée en fonction du danger auquel ils font face lors d’une intervention.
Légèreté et élégance au bureau
Selon le site eFinancialCareers.lu, pendant les beaux jours, il faut oublier son costume-cravate. Pour compenser l’abandon de la veste, ces messieurs doivent arborer une chemise impeccable. Si on ne peut pas faire autrement, autant en porter une plus légère lors d’une réunion importante, par exemple. Cela tombe sous le sens, mais il faut proscrire tout ce qui ressemble de près ou de loin à des vêtements de plage (short, tongs, robe de plage, etc.) qui ont plutôt leur place dans la valise. On peut opter pour la légèreté… des matières ! Pourquoi les hommes ne porteraient-ils pas un costume en lin et les femmes une belle robe ? L’été, c’est aussi la période pour oser les couleurs chaudes ou vives sans tomber dans les excès. Et enfin, il ne faut pas oublier de se protéger du soleil. Un coup de soleil attrapé lors d’une pause déjeuner peut faire un mauvais effet sur un client ou votre patron.