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Gare aux radars


À partir de demain, les dix premiers radars automatiques seront mis en service au Luxembourg. Mais il ne s'agit que d'un début : d'autres suivront bientôt, afin de combattre l'insécurité routière. (Photo : Archives Editpress)

Finie l’impunité: dès demain, dix radars fixes flasheront les excès de vitesse sur les routes dangereuses du pays. Qui sera contrôlé, et comment ? Quelles sanctions seront retenues ? Réponses point par point.

C’est une vieille promesse qui devient réalité. À partir de demain, les premiers radars automatiques seront mis en service au Luxembourg. Résidents, frontaliers, petits et gros chauffards, tous sont concernés.

Dix radars… pour commencer

Ce mercredi 16 mars, les dix premiers radars fixes et les six radars mobiles seront mis en service (voir carte), principalement dans le nord du pays, là où les routes sont les plus meurtrières. Dix radars fixes supplémentaires suivront au mois d’avril «et seront exploités au fur et à mesure de leur installation», précise le ministère du Développement durable et des Infrastructures.

Cette mise en service est l’aboutissement d’un long, très long processus. L’installation de radars automatiques est en effet une vieille promesse : en 2007 déjà, le ministre Lucien Lux annonçait l’installation d’une vingtaine de radars au Luxembourg… en 2009! Le dossier a connu un coup d’accélérateur en 2014, lorsqu’un projet de loi a été adopté, puis la loi votée en 2015, avant d’aboutir, jeudi dernier, au vote des derniers amendements. Il ne reste plus aux radars fixes qu’à accomplir leur mission, dès demain…

Quelles infractions seront retenues ?

Dans une première phase, celle qui débute demain, uniquement la vitesse excessive sera prise en considération et sanctionnée. Il en sera de même pour dix autres radars qui seront mis en service en avril. En 2017, l’installation de dix nouveaux radars fixes est prévue, tandis que l’étude en vue de la mise en place de radars tronçons et feux rouges sera finalisée. Ces radars, munis de spécificités techniques supplémentaires, pourront également détecter d’autres infractions au code de la route comme le non-respect des feux rouges et des distances de sécurité, ainsi que la circulation sur une voie réservée à certaines catégories d’usagers.

Qui pourra être flashé ?

Tous les véhicules, sans distinction quant à leur pays d’immatriculation, sont concernés. Cette égalité joue également pour les véhicules de société, de service et de location. À noter que les radars fixes sont annoncés par un panneau de pré-signalisation, tandis que les radars mobiles ne sont pas annoncés.

Comment fonctionnent les radars fixes ?

Les radars fixes mesurent la vitesse dans les deux sens de circulation sur un maximum de 3 voies. Ils sont équipés de façon à faire la distinction entre deux catégories de véhicules (véhicules légers tels que voitures particulières/motocycles, et poids lourds) selon leur vitesse respective autorisée sur le tronçon en question. Ils prennent des photos de l’avant et de l’arrière d’un véhicule en infraction, de sa plaque d’immatriculation et de son conducteur.

Et les nouveaux radars mobiles ?

À l’instar des contrôles de vitesse déjà mis en place, les radars mobiles pourront être employés par la police 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

Quelles sont les marges de tolérance ?

En dessous de 100 km/h, la marge de tolérance entre la vitesse réelle et celle mesurée sera de 3 km/h. Au- dessus de 100 km/h, elle sera de 3 %. Par exemple, dans une zone limitée à 90 km/h, une tolérance sera appliquée jusqu’à 93 km/h inclus. Dans une zone à 130 km/h, ce sera jusqu’à 134km/h inclus.

Vous êtes flashé. Et ensuite ?

La photo est enregistrée et envoyée par réseau au centre de traitement, où la police procède à la constatation de l’infraction. La photo n’est pas envoyée par courrier (mais peut être consultée au centre de traitement). L’avertissement taxé est ensuite envoyé par voie postale, par lettre recommandée, au plus tard 4 semaines après l’infraction. En cas d’établissement d’un procès-verbal, la personne responsable est entendue. À cette fin, elle peut remplir le formulaire annexé à l’information. À défaut de réaction, elle est convoquée au centre de traitement. Si elle ne se présente pas, le dossier est transmis au procureur d’État.

Les sanctions

L’échelle des sanctions reste celle qui est actuellement en vigueur. Par exemple, sur un secteur limité à 70 km/h, la personne flashée entre 74 et 93 km/h devra payer 49 euros d’amende; entre 94 et 109 km/h, 145 euros (avec deux points retirés). À plus de 109 km/h, un procès-verbal sera établi par le juge, avec retrait de 4 points (ou 6 en cas de délit de grande vitesse).

Comment contester ?

La personne remplit un formulaire de contestation et le retourne par lettre recommandée avec avis de réception au centre de traitement. Le contrevenant dispose de 45 jours après réception de l’information par lettre recommandée pour payer ou contester (avec un mois supplémentaire pour les non- résidents).

Romain Van Dyck

La carte des radars (cliquer sur les emplacements pour connaître l’accidentologie de chaque site sur la période 2011-2013)

Retrouvez l’intégralité de notre dossier consacré aux radars dans Le Quotidien papier de ce mardi