L’OGBL s’inquiète de la tendance croissante à la sous-traitance de laboratoires publics vers des sociétés privées.
Le syndicat Santé de l’OGBL voit dans cette externalisation croissante le spectre d’une généralisation de la pratique, soit un «effet domino». Si le phénomène n’a pour l’instant affecté que deux établissements du groupe Hôpitaux Robert-Schuman et 14 salariés, il pourrait, selon l’OGBL, se répandre dans tous les établissements hospitaliers du pays, à terme. « Ce n’est que le début. Nous craignons que la tendance ne se propage à tout le secteur, mais aussi à d’autres services que les laboratoires, comme les services de comptabilité ou autres », avertit Nora Back, secrétaire centrale du syndicat Santé de l’OGBL.
Pour tenter d’inverser cette tendance, ou du moins de freiner l’hémorragie, l’OGBL a élaboré un avis qui a par ailleurs été transmis à la ministre de la Santé, Lydia Mutsch. Dans sa prise de position, l’OGBL dénonce la décision unilatérale de privatiser les laboratoires publics, évoquant « une concurrence sociale déloyale et une attaque frontale ». D’une part, l’OGBL déplore le fait de ne pas avoir été concerté au sujet du projet de mutualisation des hôpitaux et, d’autre part, il s’interroge sur le fond de la manœuvre gouvernementale destinée à réaliser des économies budgétaires.
Piquet de protestation le 22 octobre au Kirchberg
Sur la forme, le syndicat relève que la direction des Hôpitaux Robert-Schuman n’a respecté aucunement les valeurs du dialogue social et la législation afférente au fonctionnement des comités mixtes d’entreprises. « Nous avons été mis au parfum à l’occasion d’une réunion, fin septembre, au cours de laquelle la direction nous annonce que leur décision est déjà actée. Nous étions devant le fait accompli », indique l’OGBL.
Quant au fond, le syndicat critique vertement le fait que le gouvernement cautionnerait le dumping social entre secteurs public et privé : « Nous insistons sur le fait que tous les hôpitaux publics le restent. » De même pour le financement intégral par des deniers publics : il en va de la qualité de la prise en charge des patients, selon le syndicat. « Qu’en sera-t-il des contrôles qualité et de l’accès universel aux soins, si les laboratoires tombent entre les mains de sociétés privées? », s’interroge-t-il. La question des conventions collectives de travail se pose également de fait, car des laborantins passant sous statut privé ne seraient plus couverts par celles-ci. Un piquet de protestation se tiendra le 22 octobre devant l’hôpital Kirchberg, en attendant une prise de position du ministère.
Claude Damiani