Face à la pénurie d’enseignants dans le fondamental, le syndicat SEW/OGBL avance différentes pistes de réflexion et de solutions alternatives, afin de «limiter la casse», en vue de la prochaine rentrée scolaire.
Le SEW/OGBL est encore et toujours remonté contre le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, avec lequel «le dialogue est rompu», a déploré mardi le syndicat.
En cause, la pénurie d’enseignants dans le fondamental, «une problématique existante depuis des années», dixit le syndicat, qui s’offusque de la réaction tardive du ministre. Car, face à cette pénurie d’enseignants, Claude Meisch a en effet entrepris d’élaborer un projet de loi qui devra être soumis au vote des députés, dès ce printemps, et devra donc être entré en vigueur pour le 15 septembre prochain, date de la rentrée scolaire. Or ce texte ne serait pas la panacée – loin de là – pour résoudre toutes les questions relatives aux difficultés rencontrées à recruter des enseignants, d’après le SEW/OGBL.
En ce sens, le syndicat s’oppose, par exemple, à l’une des dispositions contenues dans le projet de loi, selon laquelle «l’instituteur détenteur d’un autre bachelor que le bachelor en sciences de l’éducation reste un généraliste pouvant enseigner toutes les branches». Pour le syndicat, «il faut absolument introduire une mesure de type transitoire dans ce texte; à savoir une mesure qui sera limitée dans le temps, de deux à trois ans, afin que tous les détenteurs de bachelor ‘quelconques’, ne puissent éternellement prétendre à une carrière d’enseignant», revendiquent le président et la membre de la direction syndicale du SEW/OGBL, Patrick Arendt et Monique Adam.
De l’espoir à la Chambre
Et pour ne pas rater le train, qui est déjà bien avancé sur les rails de la procédure législative (NDLR : le ministre de l’Éducation a amendé son texte le 15 février dernier, sur la base de l’avis du Conseil d’État datant lui de fin novembre 2017), le syndicat fonde de nombreux espoirs sur l’interpellation, qui aura lieu à la Chambre, dès la semaine prochaine, et sur le député vert Claude Adam (enseignant de profession) qui en est à l’origine.
Par ailleurs, sur un deuxième point, le SEW/OGBL, intime au ministre Claude Meisch de réformer le stage que doivent accomplir les «apprentis-enseignants». «Il faut envoyer un message clair aux étudiants, afin de leur redonner envie d’embrasser une carrière d’enseignant; en ce sens, le stage doit être une période où les enseignants-stagiaires doivent être accompagnés et conseillés, au lieu d’être évalués!», s’est insurgé Patrick Arendt.
Enfin, le SEW/OGBL est également d’avis que la formation de quatre ans dispensée à l’Uni ne doit pas être remise en question. «Le recteur de l’Uni est sur la même ligne que nous», a indiqué Monique Adam, sur la base d’échos qu’elle a eus de discussions entre Stéphane Pallage et les députés de la commission parlementaire de l’Éducation nationale. «Il faut une formation sérieuse et non retourner dans le passé, en formant les futurs enseignants à l’IFEN (Institut de formation de l’Éducation nationale) de Walferdange. Il n’est pas acceptable que les détenteurs de bachelor ‘quelconques’ soient amenés à être formés à l’IFEN, comme le veut le ministre», s’est encore offusqué le SEW/OGBL pour qui «l’école publique est menacée».
Claude Damiani