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Les enseignants face à l’austérité


Les enseignants des syndicats SNE/CGFP et SEW/OGBL s’inquiètent des réformes envisagées dans l’école publique et demandent au ministre d’ouvrir des négociations.

Loin d’améliorer la situation, les chantiers lancés par le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, entraîneront «inévitablement de nouvelles perturbations dans les écoles», selon les deux syndicats d’enseignants, réunis hier dans une conférence de presse commune.

Ils reprochent au ministre de céder aux seules mesures d’austérité, au mépris des besoins des élèves. Le SNE et le SEW se prononcent ainsi clairement contre l’introduction d’une nouvelle grille horaire, qui équivaudrait selon eux à « augmenter la tâche des enseignants de deux à trois heures par semaine ». Tout comme ils s’opposent fermement à la réorganisation de l’appui pédagogique et au remaniement des structures de gestion des écoles (particulièrement, à la mise en place de directeurs).

Les syndicats craignent une réelle surcharge de travail chez les enseignants : « Cette tâche a déjà été augmentée massivement avec les nouvelles lois scolaires de 2009, en ajoutant des leçons d’appui et du travail administratif, qui ont rendu le travail plus complexe et exigeant », estime Patrick Arendt, président du SEW. Et de refuser « catégoriquement » toute diminution, voire la suppression, des décharges accordées notamment en vertu de l’âge de certains enseignants.

Après « des années et des années de réformes », les deux syndicats appellent le gouvernement à « ramener le calme dans les établissements » en réglant d’abord des problèmes qu’ils jugent, de leur côté, prioritaires « depuis des années ».

À commencer par la question du « contingent », c’est-à-dire du mode de calcul des effectifs par classe et par école. Selon les syndicats, loin de garantir une répartition équitable des ressources entre les communes, le contingent a entraîné « une réduction massive des postes d’enseignants ». Il s’agit à leurs yeux de « remettre les pendules à l’heure » en relevant le taux d’encadrement de base de 1,6 à 1,85.

De quoi faire passer le nombre d’élèves par classe « de 16 à 15 », ce qui « donnerait de la flexibilité pour donner des cours d’appui à ceux qui en ont besoin », précise Patrick Arendt. Des cours qui, aujourd’hui, sont inexistants « dans la plupart des écoles ». Pour donner davantage de moyens aux écoles en milieu plus modeste, les syndicats appellent aussi à relever l’indice social de 20 % à 25 %.

« Une bureaucratie excessive »

Le SNE et le SEW estiment par ailleurs que le soutien spécialisé accordé aux élèves à besoins spécifiques, via des équipes multiprofessionnelles, devrait être renforcé et mis en œuvre plus rapidement.

Afin de libérer des ressources supplémentaires pour l’école fondamentale, le duo de syndicats « exige » tout bonnement d’alléger des structures administratives « trop gonflées et bureaucratisées ». En clair, de mettre des adultes devant les élèves plutôt que derrière des bureaux. « Introduire des postes d’évaluation et de contrôle n’apporte aucun bénéfice aux comités d’école, mais au contraire leur inflige une charge bureaucratique supplémentaire », pointe Patrick Remakel, président du SNE/CGFP.

Les deux syndicats demandent à rencontrer le ministre Claude Meisch dans de « brefs délais » pour entamer des « négociations » sur ces sujets. « Nous ne savons pas à quel moment le ministre entend mettre en œuvre ses réformes, observe le président du SEW/OGBL. Nous avons aujourd’hui un faux dialogue avec le ministère. Nous obtenons des informations, mais nous n’échangeons pas d’arguments. »

De notre journaliste Sylvain Amiotte

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