Les communistes du KPL s’en prennent notamment à la politique fiscale du pays.
Il aura été beaucoup question, ces dernières semaines, de la place qu’occupe la langue luxembourgeoise dans la société d’aujourd’hui. Une question qui ne doit pas servir pour autant à «évacuer le social» a estimé vendredi Ali Ruckert, président du KPL, lors de la conférence de rentrée politique.
Il a rappelé sèchement que l’apprentissage du luxembourgeois, toujours promu comme facteur de «solidarité» par les communistes, n’a jamais été reconnu comme prioritaire par le «patronat» . L’idée de solidarité n’est en effet pas la première chose qui vient à l’esprit des communistes lorsqu’ils évaluent la politique de la coalition au pouvoir.
Au lieu d’une refonte intégrale, la réforme fiscale annoncée ne sera finalement que «partielle» . Ali Ruckert exige ainsi l’abolition de la classe d’imposition 1a au profit des veufs et célibataires, une augmentation du taux d’imposition supérieur, l’imposition du capital et de l’industrie des fonds, un impôt sur la fortune et sur les grands héritages, au lieu de cadeaux fiscaux faits aux entreprises par ce «paradis» qu’est le Luxembourg.
Du «bricolage», la lutte contre le chômage
Des inégalités, le président du KPL en voit également surgir dans le contexte de la réforme de l’assurance dépendance, «qui apportera certainement des détériorations» , notamment à travers l’introduction d’un «système à paliers» prévue avec les 15 niveaux de prise en charge, écarté lors de la mise en place de l’assurance dépendance en 1999, parce que empêchant un «traitement individuel de qualité» .
Quant à la fameuse séparation entre l’Église et État, initiée par le gouvernement, outre d’être «inexistante» selon Ali Ruckert, elle aurait pu être mieux gérée en ramenant les églises dans le domaine public comme ce qui fait «partie de l’accumulation publique» , tout en s’enquérant auprès de l’Église du nombre d’édifices qui lui sont nécessaires à l’exercice de son culte : «Une solution nette» , selon le communiste.
Évoquant l’intrusion du secteur privé dans l’enseignement public et la mise en concurrence des établissements scolaires, Ali Ruckert a mis en garde contre «ce retrait de l’État d’une de ces fonctions clés» – l’éducation – et l’augmentation des inégalités sociales.
Gilbert Simonelli, vice-président du KPL, a déploré le «bricolage» dont le gouvernement fait preuve dans la lutte contre le chômage. Il a notamment proposé de créer des postes dans l’industrie du bois et la culture de légumes et de fruits, une hausse du salaire minimum de 20 % ainsi que l’introduction d’un «passeport social» garantissant aux moins fortunés des repas réguliers, une prise en charge médicale et un transport gratuit, ainsi que des provisions en eau, gaz et électricité ou encore une aide au logement.
Frédéric Braun