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«L’école n’est pas à vendre!»


L'OGBL lance l'opération «l'école n'est pas à vendre» pour alerter l'opinion publique (Photo : Isabella Finzi)

L’école publique n’est plus ce qu’elle était et son évolution déplaît fortement à l’OGBL. Le syndicat rappelle au ministre Claude Meisch que l’école n’est pas à vendre. Et que son caractère unitaire et universel doit être préservé.

L’OGBL veut alerter l’opinion publique : l’autonomie des établissements et la diversité de l’offre scolaire répondent à une «logique libérale» pour former de bons petits salariés.

Attention danger! L’OGBL-SEW dresse les panneaux et agite les calicots sous le nez du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, et sa politique qui ne fait que «développer la concurrence et la compétition entre les écoles». Depuis son quartier général d’Esch-sur-Alzette, le syndicat lance une campagne intitulée «L’école n’est pas à vendre».
L’avertissement du syndicat doit résonner dans les foyers, car le ministre est accusé de privatiser l’enseignement. Le syndicat prend l’exemple de la Capitale où seuls 54 % des enfants fréquentent encore l’enseignement fondamental public, préférant les écoles privées qui offrent un apprentissage plus souple au niveau linguistique.
Le problème dépasse largement la concurrence public-privé puisque, aux yeux du syndicat, «l’instauration d’une logique d’évaluation et de contrôle, visant à permettre une comparaison de la performance des différentes écoles», participe à développer «la concurrence et la compétition entre les écoles». Une politique libérale qui n’étonne guère le SEW, mais il met en garde les parents qui, selon lui, n’y voient que du feu, alors que le ministre leur présente le tout «comme un accroissement de l’autonomie» et de la «diversité» des différents établissements, voire comme une «dépolitisation» de l’école, juge le syndicat.

Abandon d’influence sur les écoles internationales
Les problèmes s’accumulent. Outre cette mise en concurrence des établissements, les programmes d’enseignement subissent une révision «utilitariste» puisqu’ils doivent désormais former «des salariés flexibles et mobiles, surtout pour des emplois ne demandant pas de spécialisation, au détriment de la transmission du savoir, de matières « non productives » telles que la littérature, l’histoire, la philosophie…», regrette amèrement le syndicat. On appelle cela le développement de compétences.
Et il y a maintenant ces écoles internationales publiques qui certes réjouissent bon nombre de parents, mais qui horripilent l’OGBL. Leurs programmes sont développés à l’étranger par des prestataires privés. Le syndicat cite l’exemple de l’International School Michel-Lucius (ISML), qui offre des classes anglophones au niveau fondamental et secondaire et qui représente «un exemple phare des dérives de ce système».
Là-bas, plus d’un tiers des inscrits au niveau du secondaire ont effectué leur scolarité antérieure dans l’enseignement fondamental luxembourgeois, d’après les informations de l’OGBL. Puis ces élèves quittent le système scolaire luxembourgeois pour suivre un cursus «beaucoup moins exigeant au niveau des langues allemande et française».
Un non-sens pour l’OGBL : «Cela rend plus difficiles pour ces élèves non seulement la poursuite d’études dans une université non anglophone, mais également la recherche d’un emploi sur le marché du travail luxembourgeois, toujours dominé par le français.» Pour couronner le tout, les programmes de formation de l’ISML sont achetés au prix fort à l’entreprise Pearson, spécialiste britannique de l’enseignement privé. «L’État luxembourgeois a ainsi abandonné toute influence sur les programmes de l’ISML; le prestataire anglais corrige même contre paiement toutes les épreuves écrites et orales des examens de 3e et de 1re au Royaume-Uni!», dénonce l’OGBL.
Le syndicat part en campagne, va distribuer des dépliants pour avertir le public du danger. Pour le syndicat, «seule l’école publique qui accueille les enfants sans les séparer selon le statut social, l’origine culturelle, la conviction religieuse ou d’autres convictions personnelles des parents peut créer les bases nécessaires d’une société démocratique et solidaire».

Geneviève Montaigu.
Plus de renseignement sur l’action : www.effentlech-bildung.lu

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