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Le luxembourgeois, ça leur parle à l’Institut national des langues


Avec les 450 cours qu'il propose cette rentrée, l'Institut national des langues (INL) compte accueillir quelque 8 000 inscrits. (illustration Julien Garroy)

Travail, nationalité… la langue de Dicks attire de plus en plus de monde. À l’Institut national des langues (INL), les inscriptions n’ont cessé d’évoluer ces cinq dernières années, explique sa directrice.

À l’Institut national des langues (INL), c’est toujours et encore le français qui compte le plus d’inscriptions. Mais ces dernières années, le luxembourgeois s’est sérieusement rapproché. «La demande pour les cours en langue luxembourgeoise est sensiblement plus marquante», indique sa directrice, Karin Pundel, que nous avons jointe quelques jours avant la rentrée. «C’est le cours qui a connu la plus grosse croissance les cinq dernières années.» En 2009, ils étaient un peu plus de 1 900 adultes à s’inscrire, en 2016 ils étaient près de 3 500. Enfin, lors de l’année 2018/2019, la barre des 5 000 inscrits a été franchie, représentant 34 % des inscriptions. À titre de comparaison, les cours de français représentaient 37 %.

Si le nombre d’inscriptions en cours de luxembourgeois se rapproche du français – ces dernières étaient de 5 740 en 2018/2019 –, une différence subsiste néanmoins entre les élèves : «Celui qui s’inscrit en cours de français commence en tant que débutant et poursuit jusqu’au niveau B2 affirmé. Souvent, il suit ces cours pour son travail.» Du côté des inscriptions en cours de luxembourgeois, «il y a également beaucoup de débutants. Mais une fois qu’ils ont atteint le niveau A2, ils n’approfondissent pas forcément».

Une quarantaine d’enseignants

C’est en fonction des besoins des élèves que l’INL organise ses cours de langue. À l’heure actuelle, il compte une quarantaine d’enseignants de langue luxembourgeoise. Quasiment autant que les enseignants français qui sont au nombre de 42.

Entre les cours, l’élaboration de matériel didactique, il y a également à assurer les épreuves dans le cadre du «Sproochentest Lëtzebuergesch». La loi sur la nationalité luxembourgeoise donne en effet mandat exclusif à l’INL pour évaluer les compétences en luxembourgeois des candidats à la nationalité luxembourgeoise. Depuis décembre 2008, plus de 13 000 candidats se sont ainsi inscrits à cet examen. Rien que l’année passée, ils étaient près de 2 500 candidats.

En 2017, les critères d’évaluation ont changé. Avec le nouveau système introduisant la compensation, le taux d’admission est passé à environ 74 %. «On peut passer le test autant de fois, mais rien ne sert de le tenter si on ne comprend pas la langue luxembourgeoise», prévient Karin Pundel.

Pas de cours d’orthographe

Parmi les autres langues enseignées à l’INL, on trouve l’allemand, l’anglais, le chinois, l’espagnol, l’italien et le portugais. La moyenne d’âge tourne autour des 25 à 45 ans. Pour les cours d’espagnol, de portugais et d’italien, elle est plus élevée. Il y a également davantage de Luxembourgeois. La plupart des cours de langues sont proposés à Luxembourg, une partie est organisée à Belval. L’INL y entame d’ailleurs sa troisième rentrée. À entendre la directrice, cela fonctionne très bien : «L’an passé, il y a eu plus de 1 000 inscriptions; 20 % étaient des étudiants.» Le site de Mersch avec ces cinq salles permet d’accueillir quelque 500 élèves par semestre.

Si le luxembourgeois progresse, cette année l’INL ne propose pas de cours d’orthographe. «En raison du faible nombre d’inscriptions», explique Karin Pundel. Mais ce n’est pas pour autant qu’on ne pense pas revenir en arrière : «Si la demande est là, on reproposera un tel cours. On dispose des enseignants», rassure-t-elle.

Que les cours pour débutants en luxembourgeois soient toujours très vite remplis est un signe que «l’intérêt pour la langue luxembourgeoise ne décroît pas», poursuit notre interlocutrice. Aussi, la formation en vue de l’obtention du «Zertifikat Lëtzebuerger Sprooch a Kultur» (ZLSK), permettant notamment de donner des cours de luxembourgeois pour adultes dans les communes, a la cote. Le cours programmé cette rentrée le samedi est d’ores et déjà complet.

Fabienne Armborst