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Le Luxembourg, premier pays de l’UE à interdire le glyphosate


Les vignerons sont les premiers à bannir le glyphosate de leurs cultures. Les exploitants agricoles leur emboîtent le pas. (illustration Claude Lenert)

Alors que l’utilisation du glyphosate au niveau européen reste autorisée jusqu’au 15 décembre 2022, le Luxembourg a annoncé jeudi l’interdiction de cet herbicide controversé au 1er janvier 2021. Et deviendra ainsi un État pionnier dans l’Union européenne.

En bannissant le recours aux produits phytopharmaceutiques à base de glyphosate sur les sols luxembourgeois, le ministre de l’Agriculture et de la Viticulture Romain Schneider met en œuvre l’engagement gouvernemental dont l’accord de coalition 2018-2023 prévoit «l’abandon de l’utilisation du glyphosate pour le 31 décembre 2020, dans le respect des dispositions légales pertinentes».

Pour assurer la transition d’ici-là, les acteurs concernés – entre autres les agriculteurs, viticulteurs ou maraîchers – ont été informés au préalable par le ministère des mesures prévues :

– Retrait de l’autorisation de mise sur le marché des produits contenant du glyphosate à partir du 1er février
– Délai d’écoulement des stocks accordé jusqu’au 30 juin
– Délai de grâce pour l’utilisation de ces produits par les utilisateurs professionnels et/ou privés jusqu’au 31 décembre

De l’avis de Romain Schneider, cité dans un communiqué, cette décision grand-ducale devrait « produire un effet de levier important dans l’ensemble de l’Union européenne, sachant que d’autres pays tels que l’Autriche ont entamé des démarches similaires ». Si plusieurs pays commencent à limiter l’utilisation du glyphosate, l’Allemagne a quant à elle fait savoir qu’elle y renoncerait à fin 2023.

Notons toutefois que l’agriculture, principal secteur exposé à l’interdiction du glyphosate, ne pèse que pour 0,3% du PIB au Grand-Duché.

Les vignerons, premiers à se lancer

A noter que les exploitants qui renoncent à l’utilisation, dès cette année, du désherbant décrié par de nombreuses voix à travers le monde seront indemnisés dans le cadre de la prime à l’entretien du paysage et de l’espace naturel, précise encore le ministre. Une compensation supplémentaire par hectare, de 30 euros pour les terres arables, 50 euros pour les terres viticoles et 100 euros pour l’arboriculture fruitière, leur sera octroyée.

A ce jour, salue Romain Schneider, 592 des 1 005 exploitations agricoles concernées ont confirmé leur participation à ce programme. De même, se félicite encore le ministre, les vignerons luxembourgeois sont les premiers au sein de l’UE à renoncer volontairement à 100% à l’utilisation du glyphosate. Substance que l’on retrouve dans des produits connus du grand public, tels que le Roundup ou le Zapper. Les viticulteurs qui renoncent d’ailleurs « à tout emploi d’herbicides » seront indemnisés entre 500 et 550 euros par hectare, « en fonction de la pente du terrain », assurent encore les autorités.

Reste à convaincre les entreprises de suivre le mouvement, en les accompagnant dans leur recherche d’alternatives. L’on sait, par exemple, que les CFL cherchent depuis plusieurs mois à se passer du glyphosate pour l’entretien des voies ferrées du réseau luxembourgeois. Des traitements à l’eau chaude, à haute tension électrique, à l’aide du feu ou de produits acides ont été testés. Des essais jusqu’alors non probants à grande échelle.

LQ

Pourquoi est-il vertement décrié ?

Critiqué pour son action néfaste sur l’environnement et les insectes, le glyphosate est devenu une question sociétale après son classement comme “cancérogène probable” pour l’humain en mai 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l’Organisation mondiale de la santé.

Il fait en outre l’objet de milliers de procédures aux États-Unis contre Monsanto, producteur de cet herbicide et filiale du géant allemand de la chimie, Bayer.

4 plusieurs commentaires

  1. Paroles d’expert …

  2. LEYDIS Jean-Luc

    Super, mon ami (agriculteur certainement!)
    En France, dans la région Occitanie, il y a une asso qui (sous contrôles d’huissiers, à chaque séances…) fait « pisser » des volontaires de 7 à 97 ans.
    Résultat: il y a du glyphosate dans chacun des échantillons d’urine!
    Si cela ne t’interpelle pas, continue à l’utiliser ! Crois-tu que les enfants de 7 et 9 ans ont joué, depuis leur plus jeune age, avec des bidons de Glyphosate !!! Il l’on ingéré grâce aux supers produits de l’agriculture intensive! Dons heureusement que je suis vigilant, depuis 20 ans…mais il faut aujourd’hui que agriculteurs et consommateurs regardent tous ensemble dans la même direction ! Quelle Terre vas-tu laisser à tes petits enfants…ils te l’on prêtée ta Terre (ce n’est pas toi qui va le leur laiguée…)
    Amicalement Le Périgourdin.

  3. Très bien ! Un pays où le gouvernement pense comme homme et pas comme des primates

  4. Encore une sottise! Le glyphosate ne présente aucun danger aux doses prescrites (rappelons qu’à forte dose l’aspirine est mortelle).
    Mais pour faire plaisir aux écolos-gauchistes, que ne ferait-on pas?