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Le Luxembourg plus sensible au commerce équitable


Le marché Fairtrade s’est étendu au Luxembourg. (photo Alain Rischard)

Le Luxembourg est de plus en plus sensible au commerce équitable, mais des secteurs ont malgré tout subi de plein fouet l’impact de la pandémie.

Avec plus de 9 résidents sur 10 de 16 ans et plus qui ont déjà entendu parler du commerce équitable et ont déjà vu le label Fairtrade, le commerce équitable au Luxembourg jouit d’un taux de connaissance particulièrement important. Selon une étude TNS Ilres menée en 2020, 73% des consommateurs de produits Fairtrade ont en outre une grande confiance dans le label et 74% des résidents consomment des produits étiquetés avec ce label.

«Le taux de connaissance et le taux de crédibilité du label Fairtrade sont exceptionnellement élevés au Luxembourg. Nous en sommes très satisfaits. Avec 39 euros dépensés en moyenne en 2020 pour des produits portant le label Fairtrade, le Luxembourg figure parmi les meilleurs consommateurs de produits Fairtrade dans le monde et se situe en 6e position», se réjouit Jean-Louis Zeien, le président de Fairtrade Lëtzebuerg, en présentant le bilan 2020 de l’ONG mardi.

Le chiffre d’affaires généré par les ventes des produits Fairtrade s’est ainsi élevé à plus de 24 millions d’euros pour l’année 2020, ce qui représente une hausse de 11,58% par rapport à 2019. Une montée en puissance qui pourrait se poursuivre grâce à la mise sur le marché de davantage de produits issus du commerce équitable et d’une meilleure accessibilité de ces produits. Fin 2020, le marché Faitrade comptait ainsi au total 2 919 produits disponibles dans plus de 400 points de vente, soit 235 produits en plus que l’an passé. 367 références sont en outre vendues sous une marque luxembourgeoise, soit une hausse de plus de 9% de produits labellisés Fairtrade issus du commerce local.

La rose équitable, produit phare

Quelques secteurs du commerce équitable ont toutefois pâti de la pandémie, notamment en raison des fermetures des cantines scolaires ou de la restauration collective dans les entreprises du pays. C’est le cas des jus, du riz, du sucre ou plus inquiétant encore, de la banane (10% de moins qu’en 2019 pour la banane équitable, alors que le marché de la banane conventionnelle a lui augmenté de plus de 4%). Cependant, les consommateurs luxembourgeois sont de plus en plus engagés, ce qui a permis un soutien certain aux producteurs du Sud.

L’un des produits Fairtrade phares au Luxembourg s’avère ainsi être les roses (originaires de l’Ouganda, du Kenya et de Tanzanie). «Une rose sur deux vendues au Luxembourg est issue de plantations certifiées Fairtrade», indique Jean-Louis Zeien. Le café et le chocolat Fairtrade restent appréciés au Grand-Duché, même si leur part de marché ne représente encore respectivement que 10,34% et 4,34%.

La surprise est venue de l’explosion de la vente de produits textiles avec du coton Fairtrade : +282% et un chiffre d’affaires de 1,65 million d’euros ! «Cette croissance a été générée en partie par des actions ponctuelles et promotionnelles de partenaire proposant sur une durée limitée des accessoires en coton Fairtrade, notamment des masques, glacières, serviettes de bain…», relève Jean-Louis Zeien.

Un succès global dû, entre autres, aux liens que l’ONG essaie d’établir entre les consommateurs et les producteurs, comme l’indique le président de Fairtrade Lëtzebuerg : «Le partage des conditions de travail et de vie des producteurs au Sud avec les consommateurs luxembourgeois est une des raisons pour lesquelles il y a un taux de confiance élevé envers les produits labellisés commerce équitable. À défaut d’avoir pu inviter ces producteurs l’an passé au Luxembourg, nous avons organisé des webinaires.»

Tatiana Salvan

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