Après avoir visité le site de l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA), le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, a annoncé qu’un accord serait signé dès mercredi. La visite d’État au Japon est fructueuse.
Les autorités luxembourgeoises font preuve d’un sens des affaires à toute épreuve. Leurs capacités de prospection et leur pouvoir de conviction, alliés à l’aura du Grand-Duc Henri et aux opportunités liées au spectre du Brexit, séduisent de plus en plus les Japonais, dont notamment le Premier ministre, Shinzo Abe. Cette tendance à la réceptivité des décideurs japonais s’est, en effet, à nouveau confirmée lors de cette deuxième journée de la visite d’État menée en terre japonaise, largement placée sous le signe de l’exploration et de l’utilisation des ressources spatiales.
Invités par le couple impérial japonais à bord de leur luxueux train impérial – qui ne prend le rail qu’en de (très) rares occasions – le Grand-Duc Henri, la Princesse Alexandra et les ministres de l’Économie et des Finances, Étienne Schneider et Pierre Gramegna, ont pris la direction du nord-ouest de Tokyo, en vue de rejoindre l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA), nichée en pleine campagne. Cela étant, une escale s’imposait dans la gare de la petite ville de Tsuchiura, où un comité d’accueil haut en couleur attendait les hautes autorités luxembourgeoises.
Abe : «Les choses vont bouger»
Après avoir honoré la bourgade provinciale de leur présence, tout ce beau monde a pris place dans l’une des trois Toyota Century du couple impérial (dotées d’un moteur V12), direction le JAXA Tsukuba Space Center.
La visite de ce temple de l’exploration des astres et astéroïdes a rapidement dévoilé les intentions de coopération entre les deux parties. «La veille, déjà, le Premier ministre, Shinzo Abe, m’a glissé que les choses vont bouger avec le Luxembourg», confiait un Étienne Schneider aux anges. Et vu que les Japonais n’ont qu’une parole, les déclarations d’intention se concrétiseront dès ce mercredi. Car le directeur général de la JAXA, Ryouichi Imai, de même que son président, Naoki Okumura, n’ont laissé aucune place au doute.
«Le projet de collaboration avec le Luxembourg, qui s’est doté d’un cadre légal en termes de space mining, nous intéresse fortement», a déclaré le premier nommé. «Les Japonais sont précurseurs en matière de space mining des astéroïdes, avec les missions de la sonde spatiale Hayabusa. De ce fait, nous nous sommes accordés pour signer un accord de collaboration dès demain (mercredi)», a renchéri Étienne Schneider.
Il faut dire que la visite du Space Dome de la JAXA aura fini de convaincre les autorités luxembourgeoises de l’expertise japonaise en la matière, lorsque le Grand-Duc et la Princesse Alexandra, de même que le couple impérial, ont pris le temps d’observer, au microscope de précision, de fines particules de l’astéroïde Itokawa, prélevées en 2010. Que faut-il de plus pour que les deux parties entrevoient de s’approprier les étoiles ?
Au Japon, Claude Damiani