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Le gouvernement lance son plan anti-pesticides


De g.à dr.: les députés verts Henri Kox, Josée Lorsché et Gérard Ancia, à Luxembourg, vendredi. (Photo : Editpress)

Fernand Etgen a présenté, vendredi, en commission parlementaire, son plan d’action national «Pesticides».

Le programme de réduction des pesticides (PRP) répond à une directive européenne qui encourage un usage en compatibilité avec le développement durable.

Sur demande du CSV, Fernand Etgen, le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, a présenté vendredi aux membres de la Commission de tutelle son projet pour un plan d’action national «Pesticides». Projet d’ailleurs accessible en consultation libre sur le site du ministère jusqu’à la fin juillet. Pour Gérard Anzia, qui avec d’autres députés verts, dont Henri Kox et Josée Lorsché, a soutenu le plan anti-pesticides lors d’un piquet, vendredi, au parc municipal, à Luxembourg, il paraît néanmoins «insuffisant» que la seule commission parlementaire à s’occuper de ce projet soit la commission de l’Agriculture, de la Viticulture, du Développement durable et de la Protection des consommateurs. En effet, le député vert aurait préféré que soient également conviés à cette présentation les commissions de l’Environnement et de la Santé, afin de former avec la commission de l’Agriculture ce que les verts verraient bien comme une « «trinité» idéale.

Le système hormonal et immunitaire attaqué

C’était d’ailleurs l’objectif du piquet de vendredi : montrer que la problématique des pesticides concerne l’environnement aussi bien que l’agriculture et la santé. Réduire l’utilisation de pesticides signifiant d’abord protéger la terre et empêcher que les substances nuisibles n’atterrissent dans la nappe phréatique et dans notre eau potable. Enfin, une réduction protège aussi la chaîne alimentaire et la biodiversité du monde naturel.

Sur le plan de l’agriculture, cette réflexion ne pourra se faire sans l’offre d’un «conseil intégré» qui aborde la problématique des pesticides sur les plans à la fois écologique, économique et social. Le but étant de promouvoir une agriculture biologique qui soit moins toxique, quitte à ne pas pouvoir entièrement se passer de pesticides. Mais leur utilisation techniquement ponctuelle et le respect de la rotation culturale y sont néanmoins plus répandus.

Enfin, concernant le domaine de la santé, il apparaît clairement à Gérard Anzia que la formation des personnes pour assurer non seulement la qualité du travail en agriculture, mais également la sécurité, doit être une priorité absolue. Après tout, comme le souligne le député vert : «La plus grosse partie des pesticides finit dans l’air que nous respirons.» Certains pays, contrairement au Luxembourg, auraient également reconnu depuis longtemps les effets nocifs de l’utilisation de pesticides sur ces catégories professionnelles qui sont en contact direct avec eux. Ainsi, la France reconnaît depuis longtemps un lien entre l’utilisation de pesticides et la fréquence de cas de Parkinson parmi les agriculteurs.

L’un des obstacles à la reconnaissance de maladies spécifiquement liées à certains groupes professionnels consiste en l’absence de données indicatives sur ce que Gérard Anzia appelle les «big movers» (matières actives et produits phytopharmaceutiques) au Luxembourg.

Entretemps, le député voit un autre angle d’attaque pour obtenir une réduction à long terme de l’utilisation trop massive de pesticides, à savoir le citoyen ordinaire qu’il s’agira de sensibiliser davantage sur les conséquences sur l’environnement et qui compte souvent parmi les principaux pollueurs. En effet, les pesticides sont fréquemment utilisés autour de la maison, dans les jardins privés et sur les trottoirs, en doses élevées qui «finissent dans les canalisations» . Depuis le 1 er janvier 2016, l’utilisation de pesticides est interdite dans les espaces verts publics de toutes les communes. Gérard Anzia propose d’étendre cet interdit aux personnes privées.

Dans un communiqué, déi gréng appellent à agir en faveur d’une «réduction substantielle des quantités» et d’une «utilisation ciblée» des pesticides. Comme le résume Josée Lorsché, autre député vert : «Les résidus de pesticides dans notre nourriture et par conséquent dans nos corps sont un problème de santé générale. Ils sont à l’origine de cancers aussi bien que de dysfonctionnements du système hormonal et immunitaire.»

Frédéric Braun