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Le CSV veut attaquer Meisch en justice


Outrés par les accusations de complicité dans l’affaire SchoolLeaks, les députés Martine Hansen et Félix Eischen réclament des excuses du ministre Claude Meisch. La menace de poursuites judiciaires est brandie.

SchoolLeaks, l’affaire de la fuite des sujets d’évaluation entrant dans l’orientation des élèves vers les filières de l’enseignement secondaire, n’a pas encore livré ses dernières (mauvaises) surprises. Après les propos sévères tenus lors du congrès du CSV, samedi (lire notre édition d’hier), la réponse du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, publiée dans nos colonnes dans le cadre de l’ « Interview du lundi« , a ranimé la flamme d’un clash qui s’est transformé hier en guerre ouverte entre le Parti chrétien-social et le ministre libéral de l’Éducation nationale.

Fait plutôt rare, les députés Martine Hansen et Félix Eischen étaient accompagnés, hier après-midi, lors d’un point presse organisé hâtivement, de leur avocat Me Georges Pierret pour monter au créneau et dénoncer les propos tenus par le ministre Claude Meisch et reproduits dans Le Quotidien d’hier.

L’hypothèse selon laquelle les deux députés chrétiens-sociaux auraient été « complices de la mise en scène » de l’affaire SchoolLeaks est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Également hier après-midi, le DP a volé aux secours de son ministre en reprochant au CSV un « coup monté » transformé en « jeu politique » dont les victimes sont les élèves.

> Un avocat qui tacle le gouvernement

« Depuis plusieurs jours, des choses sont insinuées contre nous (…) On ne peut pas accepter qu’on nous traite de complices et qu’on soit mis en relation avec des actes criminels. Nous ne sommes pas des complices et nous n’avons pas mis en scène un scandale. Nous n’avons fait que notre travail de député », a souligné, hier, Martine Hansen, se disant, tout comme son collègue Félix Eischen, outrée par les reproches formulés par le ministre.

« Notre honneur est mis en cause et c’est pourquoi nous exigeons des excuses de la part du ministre, sans quoi nous sommes prêts à lancer les poursuites judiciaires qui s’imposent », a poursuivi Martine Hansen, aux côtés de son conseiller juridique, qui en a remis une couche : « L’affaire aurait pu être banale, mais elle a été montée en épingle vendredi par le ministre Meisch et le Premier ministre (…) Le terme « complices » est complètement exagéré. Sans retrait de ses propos de sa part, on va examiner les possibilités d’attaquer le ministre Meisch en justice. »

L’avocat a fait allusion à l’article 116 de la Constitution qui prévoit que la Chambre des députés dispose d’ « un pouvoir discrétionnaire pour accuser un membre du gouvernement, et la Cour supérieure, en assemblée générale, le jugera, en caractérisant le délit et en déterminant la peine ». Une plainte au civil, probablement pour diffamation, est une autre option étudiée par le CSV.

Ayant lancé dès le 16 mars une question parlementaire sur de possibles fuites, les deux députés se trouvent, selon eux contre leur gré, dans l’œil du cyclone, alors que le ministère de l’Éducation nationale est, toujours selon eux, lui aussi clairement fautif dans cette affaire. « L’envoi prématuré des questionnaires est le véritable scandale », a ainsi lancé Martine Hansen en soulignant que l’intention du ministre est clairement de « détourner l’attention du fond du problème ».

« Et ce n’était certainement pas à nous d’informer le ministère sur ces failles. Le ministre n’a pas réagi alors qu’il était au courant des fuites », a poursuivi la députée en réponse aux reproches formulés par le DP.

Enfin, Félix Eischen a tenu à souligner que la source qui leur a appris les fuites n’était pas une des deux enseignantes ciblées dans cette affaire. « Notre source n’est pas l’auteur de ces infractions », a conclu le député.

David Marques

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