Le Corps grand-ducal d’incendie et de secours a tiré le bilan d’une année 2020 rythmée par la crise sanitaire. Il lance également une nouvelle campagne de recrutement.
Un rapport d’activité, c’est tout d’abord des chiffres. Celui du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), présenté mardi, ne déroge pas à cette règle. En 2020, le CGDIS a effectué un total de 59 721 interventions, dont 47 258 (75 %) concernaient des «secours à personnes», 2 187 des incendies ou encore 1 358 des accidents de la voie publique. Le SAMU a effectué un total de 8 320 interventions. Quant au CSU-112, il a reçu 413 619 appels, dont 242 671 liés à une urgence. En tout, 59 721 appels ont conduit à une intervention. «Par rapport à 2019, ces chiffres sont stables», commente Paul Schroeder, le directeur général du CGDIS.
Mais 2020 a été «marquée par la pandémie du Covid-19», comme l’a rappelé mardi, lors de la présentation du rapport d’activité 2020 du CGDIS, la présidente du conseil d’administration de l’établissement public, Lydie Polfer, avant de souligner que «le CGDIS a effectué un travail intensif pour faire face à la crise sanitaire». Elle cite la participation des membres du CGDIS à l’organisation de la hotline Covid-19 du gouvernement, à la distribution des masques dans les communes et la gestion du stock national, à la coordination de la prise en charge et du transport des patients, et aux centres de vaccination (enregistrements, postes de secours, équipes mobiles). Des infirmiers dispatcheurs du CSU-112 ont également coordonné l’orientation des patients vers les différents hôpitaux en fonction de leur capacité d’accueil. Dans ce tour d’horizon des missions du CGDIS durant la crise sanitaire, Lydie Polfer a également tenu à mettre en avant «les bonnes relations avec l’Allemagne et la France» en estimant que «les liens de solidarité et d’amitié ont été renforcés pendant cette crise».
Pompiers professionnels recherchés
De son côté, Paul Schroeder a, à plusieurs reprises, remercié tous les membres et toutes les équipes du CGDIS pour leur «engagement». «Tout le monde a fait des efforts et a été mobilisé pour faire face à cette crise.» Le directeur général du CGDIS poursuit : «C’est un challenge de faire face à cette situation inédite. Nous avons réussi à anticiper les choses notamment grâce à nos contacts avec les collègues de l’est de la France et nous avons su nous adapter. Notre cohésion et notre esprit de corps nous ont permis de nous rassembler et d’être pleinement opérationnels pour faire face à cette crise.»
Au-delà des interventions et de la crise sanitaire, le CGDIS, créé en 2018, a poursuivi son évolution. Outre l’emménagement commencé en fin d’année dernière au Centre national d’incendie et de secours (CNIS, lire par ailleurs), le CGDIS a aussi mis en service un 5e SAMU le 1er avril 2020 depuis l’aéroport du Findel. Mis en œuvre par Luxembourg Air Rescue, ce vecteur principalement héliporté rayonne sur l’ensemble du territoire et peut en cas de mauvais temps être effectué à l’aide d’un véhicule terrestre.
Par ailleurs, le personnel a aussi évolué en 2020. Le CGDIS a accueilli l’an passé 187 pompiers volontaires et 167 jeunes pompiers ainsi que 85 pompiers professionnels et membres du personnel administratif et technique. Et les recrutements vont se poursuivre dans les prochaines semaines. Si les pompiers volontaires sont toujours recherchés par le CGDIS, une campagne de recrutement de pompiers professionnels, intitulée «Dofir Gemaach» (Donc fait») et à destination des jeunes, sera lancée demain et durera jusqu’au 30 août. «C’est la troisième campagne de recrutement que nous lançons depuis 2018, explique Alain Becker, vice-président du conseil d’administration du CGDIS. Ces prochaines semaines, nous recherchons une cinquantaine de candidats. L’objectif est de recruter en tout 265 pompiers professionnels d’ici 2025.»
Ces recrutements s’inscrivent dans le cadre du Plan national d’organisation des secours (PNOS) en cours de discussion à la Chambre et qui s’est fixé un objectif ambitieux : assurer à partir de 2025 un déploiement généralisé des ambulanciers et pompiers dans un délai de 15 minutes maximum, et ce «dans les moindres recoins du pays», comme est venue le répéter, fin avril, la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, devant les députés (lire notre édition du 29 avril). «Aujourd’hui, 78 % de nos interventions se font en moins de 15 minutes, indique Paul Schroeder. Nous avons donc besoin de monde pour atteindre cet objectif.»
L’annonce est libellée comme suit : «La ou le candidat(e) idéal(e) pour le métier de pompier professionnel est passionné(e) et motivé(e) à aider les autres. La ou le candidat(e) se verra proposer un encadrement et une formation poussés dans le domaine du secours à personne et incendie/sauvetage». En conclusion, Alain Becker lance : «Avis aux amateurs.»
Guillaume Chassaing
CNIS : emménagement en cours
Le rapport d’activité 2020 du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) a été présenté dans l’auditoire du Centre national d’incendie et de secours (CNIS), boulevard de Kockelscheuer à Luxembourg. Il doit héberger la direction générale du CGDIS, le Central des secours d’urgence 112, l’Institut national de formation des secours ainsi que la caserne du Centre d’incendie et de secours (CIS) de Luxembourg. On y trouvera aussi un plateau technique comportant les installations nécessaires à la formation et l’entraînement des pompiers volontaires et professionnels du CGDIS. Actuellement, seule une partie du personnel administratif, dont la direction générale, a emménagé dans les locaux à la fin de l’an dernier.
Commencé en 2016 pour un coût total de 141 millions d’euros, le CNIS, considéré comme «l’une des casernes les plus modernes d’Europe», n’est pas encore opérationnel. Le chantier devait se terminer l’an dernier, mais la crise sanitaire due au Covid-19 a retardé les choses. «Tout le monde devrait être là à la fin de cette année, affirme Lydie Polfer, la présidente du conseil d’administration du CGDIS. Le Centre d’incendie et de secours de Luxembourg s’installera ici en septembre. Les cours de formation se dérouleront également ici à partir de la rentrée. Et en octobre, ce sera au tour du central des secours d’urgence 112.»
Le CGDIS en un coup d’œil
Depuis le 1er juillet 2018, avec l’entrée en vigueur de la loi du 27 mars 2018 portant organisation de la sécurité civile et création d’un Corps grand-ducal d’incendie et de secours, tous les acteurs nationaux des services de secours sont regroupés au sein d’un établissement public dénommé Corps grand-ducal d’incendie et de secours. Il se compose de 16 groupements et 100 centres d’incendie et de secours (CIS) répartis dans quatre zones de secours couvrant l’ensemble du pays. Il y a aussi 5 SAMU (Luxembourg 1, Luxembourg 2, Esch-sur-Alzette, Ettelbruck et Findel). Au total, le CGDIS se compose de 3 862 pompiers volontaires, 583 pompiers professionnels, 1 092 jeunes pompiers, 1 556 vétérans et 150 membres du personnel administratif et technique.
Le CGDIS compte 10 groupes d’intervention spécialisés (GIS) : Centre de soutien logistique, Groupe de protection contre les risques NRBC, le Groupe d’appui technologique opérationnel, le Groupe de sauvetage aquatique, Humanitarian Intervention Team, Groupe de sauvetage animalier, Groupe de support psychologique, Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux, Groupe d’appui à la coordination opérationnelle et Groupe cynotechnique.
Enfin, le CGDIS se divise en sept directions : direction générale, direction de la coordination opérationnelle, direction de la stratégie opérationnelle, direction médicale et de la santé, direction de l’Institut national de formation des secours, direction des moyens logistiques et direction administrative et financière.