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Le bio, sauveur de l’agriculture luxembourgeoise ?


(Illustration : AFP)

Déi Gréng souhaitent que le Luxembourg et l’Europe misent sur l’agriculture bio pour surmonter la crise du secteur.

Il y a quelques semaines, le monde de l’agriculture était descendu dans la rue, en France mais également en Belgique. Des producteurs de porc et de lait qui se désolent de ne pas pouvoir vivre de leur production. Pour déi gréng, le problème de cette crise structurelle est que les agriculteurs devraient miser sur une production locale de qualité plutôt que de s’étendre aux marchés internationaux qui n’ont, selon eux, pas d’avenir. Les députés européens Claude Thurmes et Gérard Anzia sont revenus hier sur l’intérêt de l’agriculture biologique, ainsi que la proposition d’un coup de pouce des marchés publics pour établir des besoins dans une agriculture biologique de proximité.

Déi Gréng vont ainsi proposer, aux niveaux européen et luxembourgeois, que les cantines distribuent des menus bios pour les enfants. Une étude TNS-Ilres, réalisée au Luxembourg, montre que les résidents y sont très favorables. Ils sont ainsi 72,3 % à répondre positivement à une «utilisation de plus de produits biologiques pour la préparation des menus dans les cantines scolaires». Évidemment, qui dit bio, dit un surcoût du prix des menus. Et là encore, les personnes interrogées sont d’accord. Elles sont 83 % à affirmer être prêtes à payer un «prix plus élevé pour l’utilisation de plus de produits biologiques pour la préparation des menus dans les cantines scolaires».

Des menus bios à la cantine

Et déi gréng ne s’arrêtent pas là puisque les cantines scolaires ne sont pas les seules qui peuvent être concernées par ces nouveaux marchés dédiés à l’agriculture bio. Ainsi, les crèches, maisons relais, hôpitaux et autres cantines d’entreprises publiques sont potentiellement concernés. Pour le député européen Claude Thurmes, non seulement cela permet d’utiliser de meilleurs produits, mais surtout de privilégier des produits locaux. Le futur des agriculteurs européens serait donc dans la production et la distribution locale. Pour déi gréng, d’ici 2020, 30 % d’aliments bios et 50 % d’œufs, de lait et de viande produits biologiquement devraient être servis dans les écoles, crèches, maisons de retraite… Au Grand-Duché, le bio ne représente pour l’instant que 3 % de l’agriculture. «Il y a plus de potentiel avec la production locale, et notamment plus de marges pour les agriculteurs», estime Claude Thurmes.

Audrey Somnard

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