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La Seconde Guerre mondiale, un sujet qui intéresse de plus en plus le public


Claude Wolf : «Je suis heureuse de constater à quel point les gens sont sensibles à ce pan de notre passé.» (Photo : Julien Garroy)

Un récent sondage montre que, loin de se déliter, l’intérêt de la population pour la mémoire de la Seconde Guerre mondiale est toujours vif, et même bien plus important aujourd’hui qu’il y a 30 ans.

Alors que, face à la pandémie de covid ou encore la crise climatique, on pourrait croire le sujet tombé en désuétude, il n’en est rien : la Seconde Guerre mondiale fait partie des thèmes qui suscite l’intérêt de la population du Luxembourg, et même encore davantage qu’auparavant, selon un récent sondage.

Mené par l’institut Quest en septembre dernier auprès d’un échantillon représentatif composé de 1 000 résidents, celui-ci révèle que 83 % des gens s’intéressent à cette période sombre de l’Histoire – alors qu’ils n’étaient que 63 % en 1989, date de la dernière étude sur le sujet – et plus de la moitié souhaitent en savoir plus.

«Ces résultats confirment que notre travail de mémoire est essentiel», analyse Claude Wolf, vice-présidente du Comité pour la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale (CM2GM), fondé en 2016 et commanditaire du sondage. «À titre personnel, je suis heureuse de constater à quel point les gens sont sensibles à ce pan de notre passé et désireux d’en apprendre plus», ajoute-t-elle.

Les documentaires pour s’informer

Les sources d’information les plus plébiscitées par le public sont les documentaires et autres films à caractère historique : 63 % des sondés indiquent ainsi en regarder régulièrement. La transmission au sein même de la cellule familiale est également privilégiée, puisque 39 % s’informent par le biais de récits entre proches, famille ou amis. Trente-six pour cent lisent des publications sur la Seconde Guerre mondiale et 28 % visitent musées spécialisés ou expositions consacrées à la thématique. Par contre, les conférences et commémorations sont nettement boudées : trois quarts des sondés confient qu’ils n’y assistent jamais.

Une série d’éléments clés sur lesquels le comité compte désormais s’appuyer : «Notre mission est de perpétuer la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Ces réponses constituent une véritable feuille de route afin de savoir vers quoi orienter nos projets», commente Claude Wolf.

Parmi les personnes interrogées, une majorité (54 %) indique connaître au moins un témoin vivant de conflit armé dans son entourage direct. Dans 39 % des cas, il s’agit d’un témoin de la Seconde Guerre mondiale, mais d’autres conflits, comme la guerre des Balkans (8 %), sont aussi cités. «On constate un fort intérêt de la part du public à la fois pour les témoins directs et pour l’implication du Luxembourg, l’impact sur la vie quotidienne des habitants et la Résistance», poursuit-elle. «Nous allons aussi nous inspirer des idées qui nous sont parvenues via les questions ouvertes.»

Les trois quarts redoutent un conflit en Europe

Certains sondés ont en effet formulé des pistes comme mobiliser davantage les nouveaux médias et les réseaux sociaux pour valoriser des reportages ou interviews sur le sujet, ou encore travailler dans les établissements scolaires sur la sensibilisation à la tolérance et la lutte contre les discours de haine.

Plus globalement, enseigner les valeurs d’humanité et de respect, rester vigilant face aux signes d’intolérance ou d’extrémisme, et soutenir une société basée sur le vivre ensemble, constituent les trois meilleurs moyens pour éviter les guerres et conflits armés, d’après la majeure partie des sondés. S’engager politiquement ou au sein d’une association figurant en queue de liste.

L’institut Quest souligne par ailleurs que les trois quarts des personnes interrogées estiment qu’un risque de conflit armé en Europe existe encore. Face à ce risque, une majorité d’entre elles sont d’avis qu’elles peuvent faire plus d’efforts au quotidien («attention à son langage», «mieux contrôler ses agressions naturelles» ou «être critique face aux fake news») pour faire en sorte que les conflits armés ne se reproduisent pas sur le continent. Une vision un brin naïve tout de même, comme n’a pas manqué de le signaler l’un des participants.

Christelle Brucker

cm2gm.lu

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