Gouvernement et opposition sont d’accord pour lutter plus efficacement contre le risque de pauvreté. La coopération entre plusieurs ministères sera nécessaire.
Les mesures pour éviter qu’une personne ou une famille ne chute dans la pauvreté sont nombreuses. Le tout nouveau revenu d’inclusion sociale (Revis), venu remplacer le RMG, fait partie des fers de lance. S’y ajoutent l’aide sociale et le Fonds national de solidarité. Le problème majeur est que cette panoplie de mesures n’est pas encore assez efficace ni performante.
Selon les derniers chiffres disponibles, le risque de pauvreté au Luxembourg concerne 18,7% de la population. Parmi ceux-ci, même des personnes travaillant à temps plein connaissent de plus en plus souvent des difficultés à joindre les deux bouts. Comme le précise le Statec dans une récente étude, le niveau de vie décent s’établit à 1 996 euros par mois. Le montant du Revis est de 1 999 euros pour un adulte. La marge n’est donc pas très importante.
«Le Revis est d’application depuis le 1er janvier. Il faut voir comment ce nouvel instrument va faire ses preuves sur le terrain. Comme demandé par la Chambre, une évaluation sera faite après trois années», indique Tess Burton (LSAP). Parmi les autres mesures déjà prises figure la hausse du salaire social minimum.
«Il ne faut pas oublier que le Luxembourg ne compte pas que des gens qui mènent une vie décente. De nombreux enfants et personnes ont bien plus de mal à survivre. Cela est très regrettable», constate de son côté Georges Mischo (CSV).
Le gouvernement semble avoir compris l’urgence d’agir dans ce domaine. «La ministre nous a assuré qu’il s’agit d’un des dossiers prioritaires. Il faudra entamer rapidement les concertations avec les autres ministères concernés afin d’établir les pistes pour mener une véritable offensive», souligne Max Hahn, le président de la commission de la Famille.
Le phénomène des travailleurs pauvres, c’est-à-dire des gens qui malgré leur travail connaissent des difficultés financières, sera également attaqué. La clé sera une plus grande solidarité. «C’est une obligation pour mener une lutte efficace. Chaque commune à travers le pays devra prendre ses responsabilités. Dans les communes dirigées par le CSV, un accent sera mis sur ce point», conclut Georges Mischo, député-maire d’Esch-sur-Alzette.
David Marques