Gestion durable des produits chimiques, déforestation, transition juste, nucléaire : les dossiers évoqués étaient nombreux lors du dernier Conseil informel des ministres de l’Environnement.
Carole Dieschbourg a participé, jeudi et vendredi, au Conseil informel des ministres de l’Environnement et de l’Énergie, le premier depuis que la France a pris la présidence du Conseil de l’UE. Au programme de ces réunions informelles : de nombreux dossiers d’actualité tels que la gestion durable des produits chimiques, la cohérence et l’harmonisation européennes en matière de produits phytopharmaceutiques, la problématique de la déforestation importée, le rôle de la forêt et du bois dans les politiques climatiques, énergétiques et environnementales ainsi que sur la question de la «transition juste» au sein de l’UE en vue de la neutralité climatique en 2050 au plus tard.
Transition écologique et sociale
Pour Carole Dieschbourg, il est essentiel de réaliser la transition vers des modes de production et de consommation plus durables tout en veillant à atténuer les impacts de la transition sur les plus vulnérables – sans pour autant compromettre l’ambition d’avancer au plus vite vers la neutralité climatique. Il s’agit également de minimiser les impacts et les coûts pour les générations futures, lesquels seront d’autant plus élevés que l’action des États membres est insuffisante.
Lutte contre les pesticides
Un récent état des lieux à Luxembourg a montré la présence de pollutions par les nutriments et les micropolluants, dont les produits phytopharmaceutiques, dans les eaux. Carole Dieschbourg a donc insisté sur la nécessité de réduire ces pollutions.
À cet égard, elle a rappelé que le Luxembourg a déjà mis en place un certain nombre de mesures qui ont eu des bénéfices à plusieurs niveaux : l’interdiction depuis 2015 de l’utilisation de la substance active (S)-métolachlore sur l’ensemble du territoire; la restriction sévère de la substance active métazachlore; l’interdiction par la loi depuis 2016 de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sur les espaces publics.
Sans oublier que le pays se place en précurseur au niveau européen avec l’interdiction depuis 2021 de l’utilisation du glyphosate, la diminution de l’utilisation de pesticides et autres produits chimiques affectant les insectes pollinisateurs, l’interdiction d’usage des pesticides sur les terres agricoles dans le cadre de contrats publics et prêtées par l’État et l’interdiction planifiée de l’utilisation des pesticides dans toutes les forêts sur le territoire luxembourgeois.
Lutte contre la déforestation
Carole Dieschbourg s’est ensuite attaquée au principal vecteur de la déforestation, à savoir l’expansion non raisonnée de l’agriculture, responsable pour 90 % de la déforestation globale. La ministre a rappelé la nécessité d’avoir un cadre commun et harmonisé afin d’assurer que l’UE n’importe que des produits respectant les règles d’une consommation et d’une production durables. Elle a aussi demandé l’extension du règlement de la Commission européenne sur la déforestation et la dégradation des forêts aux prairies et autres écosystèmes riches en biodiversité, ainsi que l’inclusion dans la régulation des principaux produits à la source de la déforestation, comme le caoutchouc et la viande transformée.