Le bien-être des jeunes et leur autosatisfaction sont considérés comme élevés au Luxembourg. Mais l’inégalité sociale a des conséquences sur leur bien-être et leur santé.
Trois jeunes sur quatre âgés de 12 à 29 ans, éprouvent bien-être et satisfaction dans leur vie. Plus leur niveau de vie est élevé, plus grands sont leur satisfaction et leur bien-être affectif. C’est le premier constat du rapport sur le bien-être et la santé des jeunes au Luxembourg, réalisé par l’université du Luxembourg et présenté ce mercredi par le ministre de tutelle, Claude Meisch.
L’autre constat qui ne surprendra guère confirme que les jeunes sans parcours migratoire s’estiment plus fréquemment satisfaits que les jeunes issus de l’immigration. En règle générale, le rapport établit, si besoin en était, que les inégalités persistent et qu’elles se sont encore aggravées avec la pandémie.
Les jeunes se trouvent en bonne, voire en excellente santé. C’est mieux qu’il y a 15 ans, observent les auteurs de l’étude. En livrant les détails, là où se cache le diable en général, le professeur Robin Samuel nous apprend que les jeunes dont le statut social est faible, se trouvent plus souvent trop gros, souffrent plus souvent de multiples problèmes de santé, de symptômes dépressifs et de maladies mentales diagnostiquées.
Les jeunes aux conditions de vie plus précaires se nourrissent moins bien, consomment plus d’aliments sucrés, font moins de sport et ont une perception plus négative de leur bien-être. Il y a aussi des différences entre les filles et les garçons. Les filles essaient plutôt d’avoir une alimentation saine alors que les garçons font plus souvent du sport pour rester en forme et se sentir bien dans leur corps. L’argent dont disposent les jeunes joue également un rôle : plus les jeunes ont une situation financière aisée, plus ils exercent une activité sportive et plus ils sont disposés à avoir une alimentation plus saine. L’âge a également une influence. Les plus jeunes en font plus pour leur condition physique que les jeunes plus âgés et ont également une alimentation plus saine.
Pour les auteurs de l’étude, il est urgent d’élaborer des stratégies et des programmes pour lutter contre les conséquences de l’inégalité sociale sur le bien-être des jeunes, ceux exposés à un risque élevé de pauvreté, un emploi précaire, de faibles revenus, des jeunes issus de l’immigration, mal intégrés.
Les dégâts de la pandémie
Il faut souligner que l’augmentation du stress psychique et des troubles mentaux est un problème qui touche tous les milieux sociaux et qu’il faut attribuer à une pression croissante sur les performances et le stress qu’elle génère. Mais le taux élevé de risque de pauvreté et de chômage chez les jeunes au Luxembourg et le manque de ressources financières «réduisent leur chance de s’épanouir et altèrent ainsi leur bien-être et leur santé», énonce clairement le rapport. Les problèmes sociaux au sein des familles ont des répercussions désastreuses sur les enfants alors que la famille constitue un nid de ressources pour les jeunes et leur bien-être. Nombreux sont ceux qui ont confiance en leurs parents qu’ils considèrent comme des interlocuteurs compétents. Mais un quart des jeunes n’est que faiblement ou moyennement soutenu par la famille.
Au cours de la pandémie qui a littéralement privé les jeunes d’activités et de contacts vitaux, la satisfaction de vie des jeunes à faible statut social a beaucoup plus diminué que celle des jeunes au statut social élevé. Ils n’ont pas tous réussi à s’en sortir seuls à la maison et l’enseignement à distance a fait des dégâts supplémentaires.
Le confinement et les restrictions sanitaires ont complètement bouleversé les habitudes des jeunes qui n’ont pu exercer d’activités communes, pas même rencontrer des camarades. Les réseaux sociaux pourtant très consommés ne remplacent pas le contact réel. Au sein des familles, ce n’était pas la joie pour tout le monde. Si la majorité des jeunes ont apprécié ces moments passés en famille, d’autres ont pu palper la tension qu’entraînait cette proximité.
Les auteurs de l’étude ont été surpris de constater que les jeunes acceptaient bien les mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie. Elles étaient «justifiées» et «appropriées» selon la grande majorité des jeunes.
Cela étant, ils ne craignent pas le virus et respectent les règles pour protéger les plus vulnérables, selon les données qui datent de l’été dernier.
Geneviève Montaigu
Ce qui m’a agacé personnellement, c’est la manière dont les autorités ont tapé sans cesse sur les cellules familiales et amicales comme soit-disant uniques vecteurs de la pandémie… Bref, c’est comme si on scillait les pattes de votre chaise!