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Jean-Louis Schiltz se défend d’être un vacciné privilégié


Jean-Louis Schiltz se défend d’avoir doublé la file en se faisant vacciner le 15 janvier dernier. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Le président des Hôpitaux Robert-Schuman estime avoir eu une attitude responsable en se faisant vacciner au même titre que les personnels soignants.

La pression ne retombe pas sur le conseil d’administration des Hôpitaux Robert-Schuman (HRS) dont trois membres ont pu bénéficier d’une vaccination précoce le 15 janvier sur invitation du directeur de l’établissement. L’affaire révélée par la radio 100,7 prend chaque jour un peu plus de volume et à mesure que gronde la colère populaire, le président et les deux vice-présidents justifient leur privilège par leur nécessaire travail pour assurer le bon fonctionnement de l’hôpital du Kirchberg.

Jean-Louis Schiltz, le président des HRS, s’est finalement décidé à organiser un point presse à la dernière minute pour tenter d’apaiser la situation et surtout pour avoir droit à la parole. Il dit en résumé ce que le directeur Claude Schummer a soutenu depuis le début de la polémique : les HRS ont mis en place un plan de vaccination dans le but d’assurer la continuité des activités comme demandé par le gouvernement. Jean-Louis Schiltz comme Michel Wurth et Claude Seywert en font partie, selon son interprétation.

«Selon nous, la présidence fait partie intégrante de la sécurisation de l’hôpital comme le stipule la loi dans la mesure où le conseil d’administration est l’organe central et représentatif de l’établissement et donc également pénalement responsable en cas de faille dans le bouclier sanitaire de l’hôpital», explique en substance Jean-Louis Schiltz.

Un Sven Clement virulent

Il n’a pas le sentiment d’avoir doublé la file, mais celui d’avoir fait son devoir en prenant ses responsabilités. Il déclare se rendre trois fois par semaine à l’hôpital et qu’à ce titre, il doit être vacciné comme les professionnels de santé.

Jean-Louis Schiltz ne s’attendait pas à une telle déferlante de critiques. Les plus virulentes sont venues du député pirate Sven Clement qui, sur les réseaux sociaux comme sur les ondes radiophoniques, crie au scandale sans mâcher ses mots.

Il accuse les trois membres du conseil d’administration d’avoir commis un acte «abject» en se faisant vacciner sans attendre leur tour. Ils auraient, selon lui, privé de vaccins des personnes qui en auraient davantage besoin, comme les femmes de ménage des maisons de retraite ou les assistantes dentaires.

Jean-Louis Schiltz ne serait pas indispensable au bon fonctionnement de l’hôpital, selon le député des pirates qui n’a pas été davantage convaincu par la prestation de ce dernier jeudi. Il reste persuadé que les trois membres du CA ont commis une grave erreur, moralement condamnable. Ils savaient pertinemment qu’ils ne figuraient pas sur la liste des personnels prioritaires telle que définie par le ministère de la Santé dans la convention qu’il a signée avec les hôpitaux dans le cadre de la campagne vaccinale.

«Trop vieux» pour démissionner

Pour riposter aux premières flèches, le directeur Claude Schummer avait choisi de reporter la faute sur les autres. D’abord la communication médiocre, selon lui, de la direction de la Santé, puis sur les autres hôpitaux qui n’auraient pas agi en responsables en n’inscrivant pas les membres de la présidence sur la liste des personnes à vacciner en priorité.

Le comble de l’arrogance pour Sven Clement qui réclame la démission des trois «privilégiés». À 56 ans, Jean-Louis Schiltz s’estime «trop vieux» pour ça. De toute façon, il ne reconnaît aucune faute et n’est pas d’humeur à donner des leçons de décence et de morale, ni à en recevoir.

Pourtant, sur les réseaux sociaux, la grande majorité des internautes leur en donnent des leçons de morale à ces trois administrateurs. Leurs justifications sont moquées, jugées arrogantes et déplacées.

Pourtant, rien n’y fait. Aucune excuse dans la bouche du président et des deux vice-présidents. Droits dans leurs bottes. D’ailleurs, pour la ministre de la Santé, Paulette Lenert, il s’agit là d’une malheureuse affaire de divergence d’interprétation des recommandations. Pour elle, il n’y a pas matière à poursuivre la polémique et mieux vaut tourner la page.

De quoi irriter encore davantage un Sven Clement déjà remonté comme un coucou et pas disposé à balayer ce «scandale» sous le tapis. Il estime d’ailleurs qu’il ne doit plus y rester beaucoup de place.

Geneviève Montaigu

Un commentaire

  1. malade chronique

    Démission !!!

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