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« Il est de temps de changer de cap », selon l’OGBL


Pour le président de l'OGBL, André Roeltgen, il est temps que le gouvernement révise son paquet d'économies. (photo Isabella Finzi)

Pour l’OGBL, la croissance économique doit aller de pair avec une politique sociale. En juin, l’institut statistique (Statec) avait révisé son pronostic de novembre et attend désormais pour 2016 une croissance supérieure à 3%.

« Dans un pays où il y a de la croissance, il ne peut y avoir de démantèlement social» , a estimé mardi le président de l’OGBL, André Roeltgen, qui assure pouvoir, à qui voudrait l’entendre, prouver à partir d’une liste de mesures du gouvernement l’effet néfaste de ces dernières.

Pointant du doigt «le déséquilibre entraîné par une répartition inégale des charges fiscales» , le syndicaliste a demandé comment, dans un pays dont la croissance était de «5,6 % en 2014» , il se peut que «le salariat et ses familles» continuent d’assumer la charge fiscale la plus lourde, alors que le taux de taxation des entreprises, faute de chiffres précis, demeure «une nébuleuse» . L’impôt sur le revenu des collectivités n’a cessé de baisser, tandis que celui des personnes physiques n’aurait fait qu’augmenter.

Un «paquet social pour le Luxembourg»

Pour André Roeltgen, il est donc hors de question d’accepter, comme l’exigent certaines voix, de baisser davantage encore le niveau d’imposition des entreprises : «L’impact est voilé. Il n’y a aucune transparence. Cette réforme fiscale est donc en dehors de toute logique», a dit le président de l’OGBL en direction de Pierre Gramegna, ministre des Finances, qui plaide pour une réforme fiscale «sélective et responsable».

La seule mesure qui ferait donc sens aux yeux d’André Roeltgen serait d’introduire une progression supplémentaire de l’impôt. Mardi, le syndicat a d’ailleurs unanimement décidé d’organiser «une campagne d’actions» pour faire plier le gouvernement, afin qu’il «change de cap» et commence à «réviser son paquet d’économies» , comme l’a expliqué le syndicaliste.

Même conseil concernant la réforme de l’assurance dépendance censée apporter plus de transparence et de contrôle, et à propos de laquelle l’OGBL pense qu’elle va entraîner exactement le contraire. André Roeltgen a clairement fait savoir qu’il n’acceptera jamais une «détérioration des prestations pour des raisons économico-mathématiques» , estimant qu’ «on ne détruit pas ce qui est bon» . Et d’ajouter que si le système actuel de l’assurance dépendance venait à rencontrer des difficultés, «l’OGBL serait le dernier à s’opposer le cas échéant à une augmentation des cotisations» .

L’OGBL a décidé «une campagne d’actions»

André Roeltgen a aussi réitéré ses positions sur le temps de travail. Comme il l’a rappelé, les réductions du temps de travail promises ne se sont jamais concrétisées. Au lieu de cela, on n’a fait que «flexibiliser» toujours davantage les horaires. Or l’intensification du travail s’accompagne également aujourd’hui du désir de plus planifier sa vie afin d’arriver à une certaine harmonie. Voilà pourquoi André Roeltgen a une nouvelle fois exigé l’introduction d’une 6e semaine de congé, l’arrêt des prolongations des périodes de référence ainsi que la fixation des horaires de travail par des contrats collectifs. Il a d’ailleurs qualifié les positions du ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, d’ «anachroniques» et de « contraires aux intérêts des salariés» .

La «campagne d’actions» de l’OGBL, qui débutera cette semaine, sera essentiellement centrée sur l’information, la sensibilisation et la mobilisation. La première «action» est prévue pour novembre. Le président de l’OGBL n’a pas voulu donner plus de détails, sinon que le mouvement syndical exige «un paquet social pour le Luxembourg» .

Frédéric Braun