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Handicap et mobilité : du mieux, mais…


Un bon public a assisté à la conférence dans le hall de la gare de Luxembourg, lundi. (photo Isabella Finzi)

La semaine européenne de la Mobilité a trouvé un écho particulier, lundi, en gare de Luxembourg, avec un bilan sur les transports dans le pays. Les observateurs de la mobilité dans le handicap estiment qu’il y a du mieux, à tous les niveaux.

Drôle d’entrée en matière pour une manifestation sur le handicap et la mobilité. Lundi, dans la gare de Luxembourg, la fête à peine commencée, un monsieur avec des béquilles s’avance : « Vous êtes de la presse? Vous allez écrire qu’il n’y a pas de toilettes pour handicapé dans la gare? » Rendez-vous un étage plus bas dans les toilettes de la gare pour vérifier.

La dame pipi, en l’occurrence un monsieur, nous indique qu’effectivement il n’y a pas de toilettes pour handicapé, que c’est bientôt prévu, qu’une solution provisoire existe en haut, etc. L’information était donc partiellement vraie. Mais c’est tout un symbole : rien ne se passe jamais normalement, quand on est handicapé. Le but de cette semaine est justement de mettre clairement le sujet sur la table : quels progrès ont été faits? Quelles difficultés demeurent? Ce qui ressort de l’analyse est un progrès net, depuis maintenant dix ans. Les CFL sont emblématiques de ces changements : les trois-quarts des parkings de gare ont un accès handicapé facilité, le délai de demande d’un accompagnant est passé de deux jours à une heure à l’avance, toutes les nouvelles gares répondent à des critères précis (hauteur des quais, etc.). Demeurent quelques points à améliorer, comme les ascenseurs vers les quais. « Seuls environ 20 % de nos gares en possèdent », admet le directeur des CFL, Marc Wengler.

Des points à améliorer

Si tous les transports ont progressé dans leur équipement (on peut également citer les bus de la Ville, équipés de porte-fauteuils), il faut assurer l’utilisation effective du matériel. « Nous faisons un gros travail de formation de notre personnel , explique ainsi Marc Wengler. Les agents qui sont en contact avec les usagers handicapés doivent être capables de les aider. » Différentes associations interviennent dans la formation. Citons ici le formidable travail d’Info-handicap. Il faut savoir transporter une personne handicapée, intervenir à bonne escient, connaître le matériel aussi. Dernier problème d’envergure : résoudre le dilemme des connexions. « Moi, quand je prends la connexion avec le bus vers Differdange, elle n’est plus adaptée aux handicapés », explique Patrick De Rond, le président d’Info-handicap. Un exemple parmi tant d’autres. Encore une fois, malgré les efforts conséquents, rien ne se passe jamais vraiment normalement quand on est handicapé.

Hubert Gamelon