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Grève à la maison de soins An de Wisen : la tension monte, la police appelée


Les grévistes avaient mis en place des barrages filtrants devant les deux entrées de l'établissement. (photo Alain Rischard)

La police a dû intervenir mercredi au 8e jour de grève des salariés FHL de la maison de soins An de Wisen à Bettembourg.

« Ils violent le droit de grève », lançait mercredi dans nos colonnes, Nora Back. La représentante du syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL s’insurgeait contre la circulaire envoyée mardi par la Copas à toutes les maisons de soins pour leur demander d’envoyer certains de leurs salariés pour venir en aide à la maison de soins An de Wisen, où le personnel FHL (Fédération des hôpitaux luxembourgeois, 106 personnes sur environ 200 salariés) a cessé le travail depuis mercredi dernier. Les grévistes avaient alors mis en place des barrages filtrants devant les deux entrées de l’établissement, géré par Sodexo.

Et jeudi matin, ils étaient sur le pont dès l’aube. «À 5h45, trois personnes d’une autre institution sont arrivées, raconte Nora Back. Nous les avons arrêtées. Ensuite, il y a eu des stagiaires et, eux aussi, nous les avons empêchés de rentrer.» Une première patrouille, puis une deuxième et une troisième sont arrivées dans la foulée. «Des membres de la direction sont aussi venus, poursuit la représentante du syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL. On a laissé passer les stagiaires et les trois autres personnes ont aussi réussi à rentrer. C’est illégal, c’est une violation du droit de grève et nous allons porter plainte.»

«De la sous-traitance»

La Copas se défend. «Nous n’avons pas émis une circulaire, mais nous avons fait une initiative d’appel à la solidarité de nos membres envers l’un de nos membres, rectifie Netty Klein, la secrétaire général de la Copas. Ce ne sont pas des CDD ni des intérimaires ni des stagiaires. C’est de la sous-traitance et le code du travail n’interdit pas la sous-traitance en cas de grève.» Elle poursuit : «Cette grève n’est pas légitime. Les membres de la Copas sont signataires de la convention collective SAS (NDLR : pour les salariés du secteur d’aide et de soins et du secteur social). Là, ce sont des salariés qui bénéficient d’avantages extralégaux qui sont en grève. On ne va pas leur donner moins ou prendre quelque chose, mais on ne veut pas leur appliquer les revalorisation de la convention collective FHL, puisque nos membres ne sont plus signataires de cette convention collective.»

De son côté, Maryse Goedert, la directrice du lycée technique pour professions de santé, affirme : «Nous n’avons pas été contactés pour mettre à la disposition de la maison de soins An de Wisen certains de nos élèves. Les stagiaires qui sont actuellement là-bas l’étaient déjà avant le début de la grève.» «Mais ils doivent être encadrés par du personnel qualifié, rétorque Nora Back. Et ce (mercredi) matin, il n’y avait que 12 salariés présents dans la maison de soins de Bettembourg et nos délégués du personnel ont constaté que les stagiaires effectuaient seuls des actes.»

À noter enfin qu’une délégation de l’Inspection du travail et des mines a effectué une deuxième visite de contrôle. Bref, la tension monte à Bettembourg.

Guillaume Chassaing