Franz Fayot est le seul candidat à la présidence du LSAP. Le député sera élu mardi lors du congrès ordinaire où il présentera son programme et ses idées.
Vous êtes le seul candidat pour prendre la succession de Claude Haagen à la présidence du LSAP. Personne ne s’est bousculé au portillon…
Franz Fayot : Oui, visiblement, personne d’autre n’était candidat. D’un autre côté, je me suis assez tôt intéressé à ce poste, parce que c’est quelque chose qui me motive très fortement. J’ai eu un soutien de toutes parts assez rapidement, ce qui explique peut-être que ma candidature était connue en interne depuis belle lurette et que personne d’autre ne se soit lancé.
Avez-vous eu l’occasion d’exposer vos idées pour le futur du parti aux différentes sections et aux jeunes en particulier, toujours assez critiques envers leurs aînés ?
Je n’ai pas encore eu de discussions formelles avec les jeunes socialistes, mais j’ai de bons rapports avec eux et je compte coopérer étroitement avec eux. Pour les autres sections ou circonscriptions, il n’est pas prévu dans nos statuts, ni dans l’organisation de nos congrès, d’aller présenter un projet avant le congrès qui doit élire le nouveau président. Je compte évidemment aller à la rencontre des différentes sections après mon élection.
Je vais bien sûr présenter mon programme et mes idées au congrès avant le vote, parce qu’il faut que j’explique aux délégués les idées-force de ma présidence. Il faudra que ces idées soient aussi portées par l’équipe qui va m’entourer. On ne peut en effet pas faire ce renouvellement tout seul, il faut une équipe composée de gens motivés à travailler, avec des responsabilités à assumer pour redresser et moderniser le parti.
Quand vous dites « moderniser le parti », s’agit-il avant tout de renouveler le personnel politique, le rajeunir ?
Ce n’est pas seulement un renouvellement du personnel politique, car on ne va pas dénigrer le travail de l’équipe précédente qui a beaucoup de mérite. Quand je parle de modernisation, je pense à plusieurs axes : il s’agit de développer avec les groupes de travail pour les cinq prochaines années de nouvelles thématiques laissées un peu en rade ces dernières années et qui sont essentielles pour un parti socialiste. Je pense à l’éducation, à la question écologique, qui est l’autre grande crise à côté des inégalités sociales, mais aussi la politique culturelle, et la question de la justice fiscale.
Avez-vous un plan ?
Il s’agit de faire un travail en profondeur pour positionner le parti aux prochaines élections et au-delà, de revitaliser la culture de la discussion dans le parti. Cela se fera au niveau des sections et pas seulement au niveau du groupe parlementaire ou des membres du gouvernement. Le challenge sera d’impliquer tous nos militants dans cette démarche. L’une des grandes forces du LSAP, c’est d’avoir un réservoir de militants.
Nos sections sont encore motivées et veulent travailler, mais on constate que nos formats et nos processus ne répondent plus à ce besoin. Il s’agira de revoir les processus et l’organisation du parti pour trouver des nouveaux formats et des plateformes de discussion, car j’ai le sentiment que nos militants ont une soif de discussions et cherchent des lieux pour s’exprimer sans les trouver. C’est un des grands changements à apporter au parti.
Entretien avec Geneviève Montaigu
A lire en intégralité dans Le Quotidien papier du lundi 21 janvier