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François Bausch constate une crise d’identité


"Les gens avaient l'impression qu'on leur prenait leur dernier refuge qui est leur nationalité », analyse François Bausch. (photo Fabrizio Pizzolante)

Malgré la déception, François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, ne souhaite pas « condamner » le non massif qui est sorti des urnes dimanche. Mais plutôt le comprendre et en tirer les conséquences.

« Je crois que c’est un résultat qui va au-delà des questions posées. Tout le débat a été dominé par le droit de vote des étrangers. Ce n’est pas la question elle-même qui est derrière ça, mais une réelle crainte de perte d’identité car la population se sent angoissée par le développement de l’Union européenne, le seul repli qui leur reste c’est leur identité, il faut comprendre ça.»

C’est ainsi que François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, analyse le non massif obtenu lors du référendum de dimanche. Il évoque une véritable crise d’identité dont souffrirait le pays. « La question a débordé sur le thème de la perte de l’identité nationale et je crois que la politique doit prendre cet aspect au sérieux », dit-il.

Les sondages en automne étaient pourtant légèrement favorables au oui, alors comment expliquer ce retournement de situation? « Pendant les réunions d’information, les gens ont souvent dit que, de toute façon, tout était décidé à Bruxelles et que là-bas plus personne ne les écoutait. La seule chose qui leur reste c’est l’identité nationale. Je l’ai bien ressenti pendant la campagne. Les gens avaient l’impression qu’on leur prenait leur dernier refuge qui est leur nationalité », explique-t-il.

« Des jeunes ont dit qu’il votait contre le droit de vote des étrangers parce qu’ils refusaient que demain des multinationales dirigent le pays. Il faut prendre ces préoccupations au sérieux! », poursuit-il.

Un débat « émotionnel » et des électeurs qui « n’ont pas voulu écouter »

François Bausch a le sentiment, qu’à la fin, le débat n’avait plus rien à voir avec les questions posées. « Le débat était émotionnel et les électeurs n’ont pas voulu écouter les arguments », analyse-t-il. Il sait en revanche que le gouvernement devra tirer des leçons de ce référendum à commencer par mieux préparer ceux qui restent à venir.

« Le gouvernement a fait preuve de courage en organisant ce premier référendum. Le côté positif, c’est que beaucoup de choses ont été dites pendant les débats, ce qui a permis de mieux comprendre les préoccupations des gens. Je reste toujours favorable à la participation citoyenne. Et maintenant, il faudra prendre le temps d’analyser en détail ce résultat », déclare-t-il.

« La seule chose que j’espère maintenant, c’est que mardi, lors du débat à la Chambre consacré aux résultats du référendum, les discussions resteront sereines. Mais je le répète, il ne faut pas condamner ce phénomène de perte d’identité et tout ce qui a été fait en Europe ces 15 dernières années avec des politiques qui misaient tout sur l’économie, ça a effrayé les citoyens. »

G. M.

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