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Frais bancaires, recours collectifs, bons d’achat : l’ULC sur tous les fronts


L'ULC organisait il y a quelques semaines une action de rue pour dénoncer l'augmentation des frais bancaires. (Photo Fabrizio Pizzolante)

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) a fait le bilan de ses actions en cours, lors de son assemblée générale mercredi.

L’ULC ne décolère pas quant à l’augmentation des frais bancaires et postaux et à la fermeture d’agences de Post. Une action déjà engagée va se poursuivre jusqu’à la fin du mois de mai et une pétition a pour le moment réuni plus de 7 500 signatures. Une délégation de l’ULC, emmenée par son président, Nico Hoffmann, a rencontré le directeur général de Post, Claude Strasser, ainsi que sa directrice, Valérie Ballouhey-Dauphin. Pour replacer le contexte, au début de l’année, Post a introduit des frais de 0,40 euro sur les transferts d’argent effectués par papier de compte CCP à compte CCP, jusque-là gratuits, et fait passer de 0,30 à 0,60 euro les frais sur les transferts d’argent par papier vers un autre compte bancaire. Le 1er mars, Post a en plus instauré des frais pour les opérations au guichet : un retrait d’argent coûte ainsi désormais 3 euros. Seul le retrait aux distributeurs automatiques d’une filiale de Post ou de Raiffeisen reste gratuit. Cette politique tarifaire couplée à la fermeture d’agences aurait pour but d’inciter les clients à se tourner vers le web banking, estime l’ULC, les clients plus fragiles comme les personnes âgées se trouveraient ainsi lésées.

Lors de leur rencontre avec l’ULC, les responsables de Post ont indiqué que les augmentations mises en œuvre reposaient sur des motivations économiques, la section des comptes CCP étant déficitaire et n’offrant aucun autre produit que lesdits comptes, contrairement à ce qui se fait dans les banques. La direction n’a donc pas l’intention de revenir sur sa politique tarifaire. Quant aux personnes âgées ou celles qui ont besoin d’aide à cause d’un problème de santé, elles ont toujours la possibilité de demander à Post une réduction des frais au moyen d’un formulaire. L’ULC regrette que la direction n’ait toutefois visiblement pas jugé utile de signaler cette possibilité à ses clients par un communiqué officiel.

Pas de transposition en droit national

Concernant les recours collectifs, l’ULC trouve regrettable que le Luxembourg n’ait toujours pas suivi la recommandation européenne en la matière et modifié son droit national. Les recours collectifs pourraient permettre aux consommateurs de se regrouper sur les mêmes thématiques : «Notre service contentieux accumule les plaintes, notamment en ce qui concerne les frais de roaming qui vont être abolis le 15 juin. Nous l’avons rappelé au gouvernement en début d’année, qui se garde un temps de réflexion jusqu’aux grandes vacances. Cette transposition est pourtant un point qui est inscrit dans le programme gouvernemental», estime Nico Hoffmann. Une législation sur les recours collectifs existe déjà dans les pays voisins comme la France et la Belgique, l’ULC recommande donc au Luxembourg de s’en inspirer.

Le service contentieux a enregistré en 2016 pas moins de 4 995 dossiers, dont plus de la moitié concernent des litiges venant du secteur du bâtiment, de la construction et du logement. Mais concernant les réclamations qui sont en vogue, les bons d’achat et autres chèques-cadeaux prisés pour les anniversaires et fêtes de fin d’année font de plus en plus l’objet d’appels au service des contentieux. «Il faudrait légiférer pour que la date d’achat, mais surtout la date d’expiration, soit clairement affichée sur les bons. Nous allons écrire aux différents partis politiques pour connaître leur position en la matière», conclut Nico Hoffmann.

Audrey Somnard

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