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Formation des enseignants : «le Luxembourg est en retard», selon le SNE/CGFP


Le syndicat espère que le ministre de l'Éducation nationale va être plus à l'écoute du terrain (Photo : Fabrizio Pizzolante).

Le syndicat SNE/CGFP se plaint du manque d’enseignants, notamment pour rattraper les retards d’apprentissage provoqués par la crise sanitaire. Le recrutement continue toutefois de tourner au ralenti.

«Malheureusement, on n’a pas été entendus.» Ce constat, Patrick Remakel l’a dressé à plusieurs reprises, vendredi matin, lors de la conférence de presse de rentrée du SNE/CGFP. Le président du syndicat national des enseignants a présenté sa liste de propositions et revendications pour étoffer et améliorer le concept d’hygiène mis en place pour assurer la rentrée en mode Covid-19. «L’école est une institution sociale importante qui, en cette période difficile, doit remplir sa mission d’éducation. La santé doit toujours primer», souligne Patrick Remakel. Il déplore toutefois «un manque de confiance» qui est placé dans les enseignants, qui doivent «en raison de la pandémie et des restrictions qui en découlent relever de grands défis». Les instituteurs et professeurs crouleraient sous le poids des formulaires, notes de service et procédures administratives. «Le travail administratif doit être réduit à un minimum. À la base, la confiance en l’enseignant doit régner», insiste le président syndical. L’objectif ultime devrait rester «d’assurer une éducation de qualité pour les élèves».
Les chantiers étaient déjà nombreux avant la crise sanitaire. Le Covid-19 est venu renforcer des problèmes récurrents tels que le manque d’enseignants. «Nous revendiquons depuis longtemps de revoir les contingents à la hausse», clame Patrick Remakel.

«La priorité doit être de pouvoir enseigner»

En cette situation de pénurie, le ministère de l’Éducation refuserait non seulement d’étoffer les effectifs, mais il empêcherait aussi les enseignants spécialisés de se consacrer au travail de terrain. «La tâche des nouveaux instituteurs spécialisés en compétences numériques ne prévoit pas de travail en classe. Mais comme pour tout enseignant, la base doit être le travail avec les enfants», fait remarquer le président du SNE/CGFP. L’exemple à suivre serait celui des instituteurs spécialisés dans la prise en charge des élèves à besoins spécifiques.

L’équation que le syndicat vise à résoudre est toutefois insoluble, du moins pour l’instant. Convaincre le ministre Claude Meisch de revoir à la hausse les contingents d’enseignants attribués aux différentes communes et écoles sera bien plus facile que relancer le recrutement de nouveaux pédagogues. «Une campagne de recrutement impliquant tous les acteurs scolaires doit être lancée», estime Patrick Remakel. Il serait incontournable de revoir la formation des enseignants à l’université du Luxembourg. En outre, le SNE/CGFP revendique que les futurs enseignants décrochent un diplôme de type «master». «Nous voulons toujours être précurseurs, mais en ce qui concerne la formation des enseignants, le Luxembourg est en retard», déplore le président.
D’une manière générale, le métier d’enseignant devrait être rendu plus attractif. «La priorité doit être de pouvoir enseigner et d’aider les enfants. Le soutien des directions doit être présent pour encourager le bien-être au travail», poursuit Patrick Remakel. Comme bon nombre d’autres acteurs du terrain, le SNE/CGFP espère que le ministre va désormais être ouvert à un véritable dialogue. «La crise sanitaire y est peut-être pour quelque chose, mais cette année, le dialogue s’est limité à nous informer des décisions qui avaient été prises», regrette le chef de file du syndicat.

Des tests pour tous les élèves

La rentrée scolaire mouvementée se termine au moins sur une note positive : l’abolition de la quarantaine partielle en cas d’infection isolée à l’école (lire en page 2). À la base, le SNE/CGFP salue le concept sanitaire mis en place, mais il aurait préféré voir l’emploi de thermomètres à l’entrée des écoles et l’installation de purificateurs d’air mobiles dans les salles de classe, «dans le cas où les fenêtres ne peuvent pas être ouvertes ou lorsque la climatisation ne permet pas de renouveler l’air». Le respect d’une distanciation physique, même à l’intérieur des salles de classe, est une autre revendication qui n’a pas été acceptée par les services de Claude Meisch.

Le syndicat appelle finalement les ministères de la Santé et de l’Éducation nationale à poursuivre le dépistage régulier des enseignants et de l’ensemble des élèves «afin d’éviter que le virus ne se propage trop dans les écoles». Jeudi, la ministre Paulette Lenert avait précisé vouloir tester en priorité les lycéens. Le SNE/CGFP veut que les élèves du fondamental soient inclus dans les échantillons du dépistage à grande échelle.

David Marques

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