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Femmes dans les administrations publiques : complémentarité, mode d’emploi


La ministre de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch, a annoncé que le gouvernement avait nommé, en un an, 39% de femmes dans les organes décisionnels des administrations publiques.

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La ministre de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch, a encore beaucoup de travail avant que les choses ne soient rééquilibrées. (Photo : François Aussems)

Pour entamer l’année 2015, les députés siégeant au sein de la commission de l’Égalité des chances ont eu droit à un petit exposé de la situation qui règne au sein des instances dirigeantes des sociétés et organisations essentiellement publiques. Hier matin, Lydia Mutsch, la ministre de tutelle, a indiqué que 66 des 170 administrateurs nommés par le gouvernement entre décembre 2013 et décembre 2014 appartenaient au sexe « sous-représenté », soit 39 % des nominations.

La part des femmes au sein des conseils d’administration des établissements publics est passée de 19,2 % fin 2013 à 21,2 % fin 2014, soit une légère progression de 2 %. On est encore loin d’une représentation équilibrée mais ce résultat est déjà plus ambitieux que celui obtenu dans les entreprises privées, en tout cas pour celles qui sont cotées en bourse, où 11 % des femmes seulement occupaient une place au sein des conseils d’administration en 2013.

> Un vivier de compétences

Pour les entreprises dans lesquelles l’État est actionnaire, on ne trouvait que 15 % de femmes en 2013. Afin d’y voir plus clair sur la situation générale de l’emploi des femmes dans les organes décisionnels des entreprises luxembourgeoises, le ministère de l’Économie mène un monitoring qui devrait livrer le nombre exact de femmes en fonction dans les conseils d’administration.

Si le gouvernement n’envisage aucune disposition contraignante pour le secteur privé, il a des ambitions pour le secteur public. D’ici 2019, le sexe « sous-représenté » doit occuper 40 % des postes au sein des conseils d’administration des établissements publics. Les nominations des représentants de l’État au sein des conseils d’administration d’entreprises privées doivent également atteindre les 40 %.

« Un partage équilibré des responsabilités entre hommes et femmes n’est pas seulement une question d’équité mais permet également et surtout de mettre à profit la diversité de leurs talents et de leurs compétences : il ne s’agit pas de remplacer les uns par les autres mais de reconnaître et de valoriser la complémentarité entre hommes et femmes », estime le ministère de l’Égalité des chances.

Il avance d’ailleurs des études qui ont démontré que « cette complémentarité rend l’environnement du travail plus productif et plus innovant et améliore les performances financières et économiques ».

Hier, les députés ont également découvert ou redécouvert le projet lancé en 2011 par Rita Knott, le 8 mars très exactement, pour la journée de la Femme. La présidente de l’association Maison du coaching, mentoring et consulting avait présenté cette initiative, baptisée Female Board Pool, qui existe depuis une dizaine d’années en Suisse, à l’université de Saint-Gall, et cherche à regrouper des femmes ayant un haut niveau professionnel et étant susceptibles d’intégrer des fonctions au sein de conseils d’administration. Elle permet aux entreprises qui sont à la recherche de telles compétences de pouvoir faire appel à elles.

Le ministère de l’Égalité des chances soutient ce projet, qui a comme partenaires l’université du Luxembourg, la Fédération des femmes cheffes d’entreprise et celle des femmes leaders, ainsi que l’Amcham (la chambre de commerce américaine).

Ce projet est « une initiative locale, connectée internationalement et basée sur la recherche du Centre pour la gouvernance de société de l’université de Saint-Gall, en Suisse », nous apprend le site web de l’initiative Female Board Pool. Il existe donc une base de données qui contient les références de femmes diplômées et hautement compétentes qui ne demandent qu’à s’illustrer au sein de conseils d’administration d’entreprises aussi bien publiques que privées.

Le prochain séminaire Female Board Pool aura d’ailleurs lieu mercredi prochain et permettra aux femmes de « vendre » leurs compétences et aux entreprises de les estimer.

De notre journaliste Geneviève Montaigu

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