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Eugène Berger laisse le souvenir d’un homme politique humble et intègre


Eugène Berger, c'est la disparition d'un chic type dont le sourire toujours si présent chez lui traduisait la générosité et l'humilité à la fois. (archives Isabella Finzi)

Le chef de fraction DP est décédé à l’âge de 59 ans. La nouvelle est tombée mardi en pleine séance plénière et a abattu tous les députés. L’homme politique était apprécié pour son intégrité.

Mars Di Bartolomeo vient de prendre la place du président de la Chambre des députés en remplacement de Fernand Etgen, qui s’est absenté un court instant. Le député socialiste appelle le prochain orateur dans le débat sur le PIB bien-être initié par Serge Wilmes (CSV). Il est 16h35, Yves Cruchten invité à venir à la tribune n’aura pas le temps de l’atteindre. La mine déconfite, Mars Di Bartolomeo annonce la mort d’Eugène Berger sans pouvoir retenir un sanglot.

La nouvelle a cloué les députés sur leur siège, abattus en pleine séance plénière. Deux minutes plus tard, Fernand Etgen reprenait sa place sur le perchoir pour confirmer la nouvelle sans pouvoir retenir ses larmes. Rarement une telle tristesse ne s’était installée au Parlement, rarement aussi palpable. Le décès d’Eugène Berger, c’est d’abord la perte d’un père pour ses deux enfants, la perte d’un collègue pour la fraction libérale qu’il dirigeait et pour l’ensemble des députés, la perte d’un ami pour beaucoup. C’est la disparition d’un chic type dont le sourire toujours si présent chez lui traduisait la générosité et l’humilité à la fois.

Cette humilité, il l’avait acquise dans la montagne dès l’âge de 12 ans. Les sommets n’étaient jamais assez hauts pour cet alpiniste qui avait fini par conquérir l’Everest, le premier Luxembourgeois sur le toit du monde. C’était en 1992 et son exploit lui avait valu de décrocher le titre de sportif de l’année. Il avait aussi écrit un livre, Ganz oben (Tout en haut), publié aux éditions Revue, qui retraçait ses années d’expérience de la montagne.

Cet amoureux de la nature ne résistait pas à une paroi si bien qu’il connaissait les meilleurs spots d’escalade à travers le monde, proches ou lointains. Quand il ne grimpait pas, il marchait, courait ou pédalait. Un sportif accompli s’émerveillant encore et toujours face à un coucher de soleil ou un ciel moutonneux qu’il capturait dans sa chère région de Réiserbann. S’il avait le goût de l’aventure, il n’avait de cesse de défendre d’abord la nature qu’il avait sous les yeux.

Engagé, posé et toujours disponible

Une des dernières apparitions publiques d’Eugène Berger remonte au pot de la nouvelle année organisé par le DP au Melusina au Grund, il y a deux semaines. Personne alors ne pouvait soupçonner le drame qui allait se jouer. Eugène Berger a été admis en soins intensifs vendredi dernier, comme l’annonçait sobrement un communiqué du parti libéral sans plus de détail sur l’état de santé du président de la fraction. Depuis lors, tout le monde espérait simplement son rétablissement et revoir le député à la Chambre. La nouvelle tant redoutée a choqué tous ceux qui le connaissait.

Eugène Berger a fréquenté l’école primaire de Howald et effectué ses études secondaires au lycée de garçons à Luxembourg. En 1980, il commence sa carrière professionnelle comme chargé de cours dans l’enseignement primaire. De 1983 à 1985, il est fonctionnaire-stagiaire à l’administration de l’enregistrement et des domaines et décide de reprendre ses études. Il s’inscrit à l’Iserp pour devenir instituteur de l’enseignement primaire trois années plus tard. De 1988 à 1994, il enseigne à Berchem, dans la commune de Roeser.

Sa carrière politique commence en 1994 quand il est élu pour la première fois député. Il est réélu en 1999 et entre alors au gouvernement, nommé secrétaire d’État à l’Environnement dans le gouvernement Juncker-Polfer. Il abattra un gros travail et présente, entre autres, les premières mesures en faveur des maisons passives et de la production d’énergie alternative.

Eugène Berger exerçait la fonction de président du groupe parlementaire DP depuis le 4 décembre 2013. Ce jour-là, il fêtait ses 53 ans. Il laissera le souvenir d’un homme politique engagé, posé et toujours disponible. Il laisse un grand vide dans les rangs de la majorité et surtout dans les cœurs.

Le Quotidien présente à ses deux enfants, sa famille et ses proches ses plus sincères condoléances.

Geneviève Montaigu

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