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Éthique et vigilance : rendre les entreprises plus vertueuses


Des enfants, en plein labeur dans une mine de République démocratique du Congo. (illustration AFP)

Des milliers d’enfants travaillant dans les mines de cobalt au Congo, de l’esclavagisme, une pollution alarmante… Pour ne plus être complice, une coalition de treize organisations demande au Luxembourg d’imposer à ses entreprises transnationales un devoir de vigilance.

Respect des droits humains, des normes de travail et des accords environnementaux internationaux : les entreprises transnationales domiciliées au Luxembourg devront peut-être (enfin) montrer patte blanche sous peine de se voir sanctionnées.

C’est en tout cas le souhait de treize organisations de la société civile luxembourgeoise qui ont décidé de lancer la plateforme «Initiative pour un devoir de vigilance des entreprises transnationales au Luxembourg». Un pavé dans la mare lorsqu’on sait que 80 % du commerce mondial et 60 % de la production mondiale passent par les chaînes d’approvisionnement des sociétés transnationales, selon un rapport de 2017 de la Confédération syndicale internationale.

«De nombreuses entreprises ont établi des chartes éthiques, mais ces instruments ne permettent pas d’empêcher les violations. D’une part car c’est sur base du volontariat, d’autre part parce qu’il n’y a pas de contrôles. Il faut aller plus loin que l’autorégulation par les entreprises», insiste Antoniya Argirova, responsable Plaidoyer chez Action solidarité tiers monde.

Une préoccupation du public

Les treize organisations souhaitent donc la mise en place d’un organe de contrôle indépendant, ainsi que l’établissement de mesures de réparation pour les victimes et de sanctions en cas de non-respect des obligations.

«Il s’agit d’une mesure contraignante à caractère préventif permettant d’éviter que des violations aux droits humains et des dommages à l’environnement ne se produisent, mais c’est aussi l’occasion pour les entreprises de mieux gérer les risques. Les coûts de réparation et de dédommagement peuvent être plus importants que ceux liés à la prévention en amont. Le devoir de vigilance leur permettra de faire face aux risques juridiques et de réputation.»

Le public est en effet de plus en plus sensible aux questions environnementales et éthiques. Selon une enquête menée par Fairtrade et TNS Ilres en 2016, 88 % des sondés ont estimé que le «non-respect de l’homme» constituait leur sujet de préoccupation le plus important lors des achats de produits conventionnels.

Avec les élections législatives qui se profilent au Grand-Duché, les organisations espèrent voir les différents partis s’engager en faveur d’une législation sur le sujet.

Tatiana Salvan

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