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État de la Nation : « que des promesses de campagne », pour le CSV


Martine Hansen énumère les promesses non tenues et les ratés de la campagne vaccinale. Elle en profite pour rappeler les alternatives du CSV. 

Les promesses du gouvernement sont à prendre avec des pincettes, prévient Martine Hansen, au lendemain du discours sur l’État de Nation prononcé par Xavier Bettel devant la Chambre. La députée CSV l’accuse de se réveiller soudainement et de déjà battre campagne.

Martine Hansen aura cette formule à l’adresse du gouvernement : « Vous sortez d’une bonne sieste et vous sautez dans la campagne électorale ! » La co-cheffe de file des députés chrétiens-sociaux n’a retenu du discours du Premier ministre la veille que des déclarations de bonnes intentions, des promesses « qui comme beaucoup d’autres risquent de ne pas être suivies d’effet ».

Si ces promesses devaient se concrétiser, elles tomberaient pile poil en pleine campagne électorale. Martine Hansen a fait ses calculs. Quand Xavier Bettel promet une aide au devoir gratuite et de qualité, mesure inscrite dans l’accord de la coalition, le CSV se permet de souligner que des années ont été perdues, et encore, personne ne connaît le concept qui sera retenu.

De tout cela, et de bien d’autres choses encore, il faudra débattre une fois les projets de loi déposés, qui entreront en vigueur avant la fin de la législation, si tout va bien.

Le premier parti de l’opposition n’a pas ménagé le gouvernement, qui a dû gérer une crise sanitaire pendant 18 mois et qui dispose de solides raisons pour justifier un certain retard dans la mise en œuvre de l’accord. Mais le CSV n’encense pas davantage le gouvernement pour sa gestion de la pandémie.

Il réitère ses critiques concernant la campagne de vaccination qui, selon lui, conduit aujourd’hui le pays à figurer parmi les pires en pourcentage de la population vaccinée. Le problème, pour le CSV, c’est précisément la manière dont le gouvernement a pris en main cette pandémie, façon rendez-vous manqués.

Martine Hansen l’illustre en citant le dernier exemple en date, celui de l’Impfbus programmé pour tourner dans les lycées à partir du 15 octobre, un mois après la rentrée scolaire, soit un mois de perdu selon elle. Idem pour les consignes dans les maisons de retraite qui interviennent seulement maintenant alors que le CSV n’a eu de cesse de réclamer un plan spécifique pour ces établissements abritant la population la plus vulnérable.

En règle générale, le gouvernement agit avec un temps de retard, lui reproche le CSV, quand il n’abandonne pas carrément en cours de route. La légalisation du cannabis fait partie de « ces promesses irréalisables », souligne Martine Hansen. Elle attend comme les autres de découvrir l’alternative que proposera le gouvernement et qui sera contenue dans une nouvelle politique antidrogue.

Scepticisme à tous les étages

La promesse d’une participation citoyenne élargie fait doucement sourire l’oratrice au regard du destin que connaissent certaines pétitions. Celle qui plaidait pour le maintien de la fermeture des classes jusqu’à la rentrée 2021 n’a connu aucun effet. « Les ministres Lenert et Meisch sont venus dire que leur décision était prise », rappelle la députée. Elle ne croit guère en cette promesse-là non plus. En pleine pandémie toujours, Xavier Bettel avait promu la création d’une école paramédicale transfrontalière, mais Martine Hansen n’en entend plus parler.

Elle a donc de grands doutes en ce qui concerne la gestion de la crise du logement. En 2014, le Premier ministre avait promis la réalisation de 10 000 logements d’ici à 2025. « Hier, il en a promis finalement 8 000, mais ils ne se reflètent pas dans le budget », déclare Martine Hansen, sceptique.

Puis, à la vitesse d’un TGV, elle énumère les 13 mesures concrètes que propose le CSV pour résoudre la crise du logement, celles qu’il a déjà eu l’occasion de défendre et qui vont de l’extension du périmètre constructible et d’un assouplissement de la loi sur la protection de la nature et ses mesures compensatoires jusqu’à l’autorisation de construire en hauteur dans certaines zones en passant par de nouveaux modes de logement collectif ou minimaliste.

Une cinquantaine de propositions alternatives jalonneront le discours de la coprésidente, qui abordera finalement le chapitre climatique en dernier lieu alors que Xavier Bettel en avait fait son entame, mardi après-midi. Elle soutient que les objectifs sont clairs, mais que les voies pour y arriver sont plus troubles.

La position du CSV sur l’énergie nucléaire l’est aussi. Mercredi, Martine Hansen a été quelque peu chahutée par François Bausch, qui a cru comprendre que le parti de l’opposition était ouvert aux solutions innovantes en matière d’énergie nucléaire. « Nous sommes contre Cattenom et Tihange », se contente-t-elle de répondre.

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Geneviève Montaigu

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