Christophe Laouamer vit à Esch-sur-Alzette et est éducateur à la Maison des jeunes de la même ville. Il a adopté la trottinette électronique il y a un an de cela, pour des raisons aussi bien écologiques que pratiques. Il livre son regard sur la polémique qui entoure ce nouveau moyen de transport.
Il se l’est vu offrir par un ami qui ne s’en servait plus, il y a à peu près un an. Depuis, il ne s’en sépare quasiment plus, notamment pour se rendre sur son lieu de travail. Alors, comment Christophe explique-t-il ce véritable plébiscite ? «J’en avais marre de prendre la voiture. Je voulais aussi faire quelque chose pour moi, afin de pouvoir alterner le sport et la mobilité, car une trottinette électrique peut aussi être utilisée en mode normal. De plus, les aspects mobilité et écologie m’ont toujours intéressé», souligne celui qui vit à Esch-sur-Alzette, et qui travaille, en tant qu’éducateur à la Maison des jeunes de la Métropole du fer (Escher Jugendhaus).
«Des cons ? Il y en a partout !»
Christophe estime la distance du trajet séparant son domicile et son lieu de travail à 3 km et a véritablement trouvé son bonheur, en découvrant la trottinette électrique, qu’il utilise trois à quatre fois par semaine, les jours restants, il enfourche son vélo tout aussi électrique.
Il faut dire que son passé de maraîcher du côté de la France, métier qu’il exerçait en utilisant la plupart du temps un camion, l’a rapidement convaincu d’opter pour un mode de transport plus propre. «J’ai commencé à me poser des questions, mais je me trouvais face à des dilemmes du genre : est-ce que ce n’est pas trop rapide ? L’e-trottinette ne dérangerait-elle pas trop dans la société, l’espace public… et puis je me suis lancé !», se remémore-t-il.
Concernant les critiques redondantes de certains «bien-pensants», Christophe est d’avis qu’il ne faut pas trop «dénoncer, car l’utilité de l’engin risque d’être dénigrée. Après, il est clair que des cons, il y en a partout !», estime-t-il.
« Tout passe par la sensibilisation »
Et l’éducateur de profession ne se contente pas d’affirmation, mais il propose volontiers des pistes de réflexion pour améliorer l’image négative dont souffrent parfois les trottinettes électriques : «Je pense qu’il faut mettre en place des actions de sensibilisation, peut-être même des genres de formations, pour pouvoir apprendre à certaines personnes à se maîtriser et à se contrôler. J’imagine également que le visionnage de vidéos d’incidents ou d’accidents plus graves pourrait s’inscrire dans ce travail général d’éducation et de sensibilisation, car tout passe par la sensibilisation !»
Cela étant, Christophe est d’avis que la plupart des usagers «font attention et sont vigilants. Il ne faut donc pas généraliser ! Cela doit passer par l’éducation et ce, dès le jeune âge, en fait», juge-t-il encore.
Concernant l’utilisation des e-trottinettes par les enfants, justement, l’éducateur d’Esch porte un regard très «pro», certainement lié à son métier : «Les jeunes d’aujourd’hui constituent une génération qui a accès à tout et cela, c’est génial, car ils se découvrent, se construisent. Je considère que c’est une ressource. Ceci dit, je me répète, mais il faut un accompagnement ou un plan de sensibilisation. Les parents doivent être également sensibilisés. Et puis, au fur et à mesure, ça rentrera dans les têtes !»
« Pratique et rapide à charger »
De manière générale, Christophe Laouamer apprécie ce mode de transport, car il est «pratique, parce que la trottinette se recharge très rapidement, qu’il n’y a plus besoin de payer d’assurance ni d’essence, et que c’est donc écolo. Sans parler des pièces mécaniques qui sont moins chères que celles pour voitures. Et, en plus, t’as le vent derrière les oreilles, tu te sens vivant, tu vibres : tu retombes un peu en enfance tout en restant un grand adolescent. Ça me rappelle mon enfance où je faisais beaucoup de skateboard. De plus, ce que j’adore, c’est que tu peux prendre le bus, le train… et tu peux aller partout assez rapidement, car la trottinette est pliable. Bref, c’est tout bénef !», conclut Christophe Laouamer qui n’est certainement pas prêt à changer de mode de transport, car la trottinette électrique fait désormais partie intégrante de sa vie quotidienne… que cela plaise ou non !
Claude Damiani
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