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Drogues au Luxembourg : le nombre d’usagers en baisse


La politique de lutte contre les toxicomanies et de réduction des risques liés à l'usage de drogues semble porter ses fruits. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le rapport national sur l’état du phénomène des drogues et des toxicomanies au Luxembourg (RELIS 2018) a été dévoilé, mardi, par le ministère de la Santé. Et les chiffres suivent une tendance positive : baisse de l’usage à haut risque de drogues, baisse de l’usage par injection, augmentation du nombre de personnes sous traitement, baisse des overdoses.

Selon le RELIS, environ 2200 personnes sont des «usagers à haut risque de drogues d’origine illicite», soit un taux de prévalence de 5,8 usagers pour 1000 habitants entre 15 et 64 ans. En 2000, ce taux était pratiquement le double (9 pour 1000) et représentait l’un  les plus importants de l’Union européenne.
L’usage de drogues par injection est lui passé de 5,7/1000 en 2009 à 3,8/1000 en 2015. Parallèlement, l’usage de drogues par inhalation progresse. Ce qui ne constitue pas forcément une mauvaise nouvelle selon le coordinateur national «Drogues», le docteur Alain Origer : «Suite à un travail actif d’incitation à la réduction des risques, 54% des usagers des salles de consommation supervisée de drogues consomment entretemps par voie d’inhalation, ce qui constitue un mode de consommation à moindre risque, avec une réduction des surdoses et maladies infectieuses.»
Autre constat : l’âge moyen des usagers visés est passé de 29 à 39 ans sur les 12 dernières années.

Le cannabis en tête chez les jeunes

Chez les jeunes, la drogue illicite la plus consommée reste bien évidemment le cannabis : 17,1% des jeunes âgés de 15 ans ont déjà consommé au moins une fois du cannabis dans leur vie, une baisse par rapport à 2006 où l’on atteignait 22,6%.

Bonne nouvelle sur le front de la lutte contre la toxicomanie, le nombre d’usagers de drogues qui suivent un traitement est à la hausse, tout comme le nombre de contacts avec les structures d’aide et de réduction des risques : plus de 164000 épisodes de contacts en 2017 contre 131000 en 2014). Le nombre de seringues stériles distribuées est également en hausse : de 190257 en 2013 à 437946 en 2017 pour un taux de retour de seringues usées de 92%.

De 26 overdoses mortelles en 2000 à 8 en 2017

Si entre 2014 et 2016, on observait une hausse des nouvelles infections au VIH parmi les injecteurs de drogues, attribuable en partie à l’usage par injection accru de cocaïne, les données de 2017 laissent à penser que les efforts de réduction des risques liés à l’usage de drogues par injection commencent à porter leur fruit avec  une première baisse du nombre d’injecteurs de drogues parmi les cas de nouvelles infections au VIH. Les données disponibles pour 2018 confirment cette baisse.
Pour le ministre de la Santé, Étienne Schneider : «Si ces résultats sont encourageants, le développement de mesures complémentaires pour atteindre les usagers marginalisés, sans ou en perte de contact avec le réseau de soins, demeure un objectif prioritaire.»
Autre bonne nouvelle, le nombre d’overdoses mortelles («décès par  surdosage») suit lui aussi une pente descendante de 26 décès en 2000 à 8 décès en 2017.

LQ