Dans son discours annuel sur l’état de l’Union, devant le Parlement européen réuni en session plénière à Strasbourg, le Luxembourgeois a énuméré mercredi des «solutions concrètes» destinées à rassembler l’Europe, à deux jours d’un sommet de chefs d’État et de gouvernement à 27, sans le Royaume-Uni, vendredi à Bratislava. Réactions des eurodéputés luxembourgeois.
Viviane Reding (CSV/PPE)
«Dans son discours, le président Juncker a mis en avant de nouvelles propositions, concrètes et ambitieuses, tant économiquement que socialement. Jean Claude Juncker a entièrement raison! C’est autant de pragmatisme que de vision dont l’Europe a besoin pour avancer. Il n’y a plus de temps à perdre! Les gouvernements nationaux se réunissent demain à Bratislava. Qu’ils unissent maintenant leurs forces pour donner à l’Europe les moyens d’agir sur tous ces sujets. L’Europe doit être plus sociale, plus solidaire, plus forte face au terrorisme, et plus unie sur la scène internationale. Alors que les attentes n’ont jamais été aussi élevées, l’Union européenne doit mettre en place toutes ces actions communes, concrètes et ambitieuses, et vite!»
Charles Goerens (DP/ALDE)
«Les discours de Jean-Claude Juncker sur l’état de l’Union européenne m’ont toujours agréablement surpris, cette année comme l’année dernière. Il est très déterminé, responsable et mesuré dans cet exercice qui est tout sauf de la routine. Il a une vision de l’Union et de ce qui est faisable. Je reste quand même sur ma faim à propos du chantier de la défense européenne. Ce dossier a déjà connu de nombreux échecs. Mais on ne peut qu’être d’accord avec lui quand il demande que Federica Mogherini soit nommée ministre des Affaires étrangères de l’UE. Il n’est pas normal que les ministres des 28 participent, par exemple, aux tours de table sur la Syrie et que l’UE ne soit pas représentée.»
Georges Bach (CSV/PPE)
«Jean-Claude Juncker a tenu un discours positif aujourd’hui et ce dans une ambiance qui est globalement plutôt négative envers l’Union européenne. Jean-Claude Juncker a clairement abordé toutes les questions actuelles, mais ce qui est plus important, il a aussi fait des propositions concrètes pour s’attaquer aux problèmes existants. En tant que membre de la commission de l’Emploi et des Affaires sociales, je me suis surtout réjoui de son engagement répété pour faire avancer le principe du salaire égal pour le même travail au même endroit, surtout dans le contexte de la révision de la directive de base sur le détachement des travailleurs.»
Mady Delvaux (LSAP/S&D)
«Jean-Claude Juncker a alterné rappel des valeurs européennes, appel à la solidarité, à la responsabilité et énumération d’actions à entreprendre. Il veut une Union qui agit et prend ses responsabilités. Je soutiens pleinement les initiatives fortifiant la volonté de créer une Europe sociale. Je salue la détermination de la Commission d’aller au bout de la proposition sur les travailleurs détachés. L’Union ne peut se permettre de favoriser des inégalités sociales au nom d’objectifs purement économiques. Les moments forts du discours furent, comme il fallait s’y attendre, les parties émotionnelles, le rappel des valeurs européennes : nos parents nous ont offert une Union de paix, de tolérance, de respect de l’autre et de solidarité, une Europe prospère. Et nous? Que laisserons-nous à nos enfants?»
Claude Turmes (déi gréng/ALE)
«Ce n’est qu’en misant sur une politique d’investissements ciblés qu’on réussira à offrir des fondations économiques solides pour l’UE. Je salue le fait que sous Jean-Claude Juncker la Commission européenne ait tourné le dos à la politique d’austérité et compte désormais doubler le plan Juncker. En ce qui concerne la lutte contre l’évasion fiscale, Juncker a fait une sacrée volte-face. Il est important et justifié que la Commission adopte une position aussi tranchée dans ce dossier. Sur un point précis, je suis néanmoins en profond désaccord avec la Commission : pour moi l’accord de libre-échange avec le Canada (CETA) n’est aucunement le meilleur jamais négocié. Il est irresponsable que la Commission compte forcer un vote, alors que certains Parlements vont le rejeter à coup sûr.»
Le Quotidien