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déi gréng veut garder son identité


«Le CSV divise la société, on l'a vu lors du référendum. Car il s'oppose sans présenter d'alternative», grince Viviane Loschetter. (photo Fabrizio Pizzolante)

Au pouvoir depuis 18 mois, les Verts font le bilan de l’année parlementaire écoulée, ne manquant pas d’égratigner au passage le CSV pour son «opposition non constructive». L’année parlementaire a été notamment marquée par le référendum, mais aussi par une «verdisation» du Luxembourg, se félicite-t-on chez déi gréng.

« On se considère comme des partenaires loyaux et compétents dans cette coalition (NDLR : avec le DP et le LSAP), mais on veut continuer à garder notre identité. Donc on veut continuer à faire des critiques constructives. Mais comme on est au pouvoir, on est aussi disposés à recevoir des critiques constructives », sourit Viviane Loschetter.

La présidente du groupe déi gréng à la Chambre des députés brossait lundi le bilan parlementaire de l’année écoulée. Une année bien remplie, à en croire les chiffres avancés : 107 textes de lois, 46 séances publiques, 13 grands débats thématiques…

Et qui n’a pas été de tout repos, l’actualité nationale et internationale s’étant parfois emballée. Elle cite d’emblée le référendum. « On ne s’attendait pas à l’ampleur de ce non, et on avait souhaité autre chose. Mais il faut dire que malgré tout, les gens restent en faveur du dialogue social. Et on va continuer sur cette voie, dans l’optique du second référendum (en 2017, et qui portera sur la réforme de la constitution). On veut garder le contact avec les citoyens. Par exemple, on discute des plans sectoriels, on fait des tables rondes, sur des sujets d’actualité comme la sécurité des données, le TTIP (Traité transatlantique), la gestation pour autrui… »

Mais encore : « On a avancé sur l’avortement, sur le mariage, sur la mobilité douce, la sécurité routière… On est en train de faire une réforme du code pénal et un groupe de travail planche actuellement sur la protection des mineurs. »

Sans oublier l’environnement. Selon elle, « jamais il n’a été fait autant en matière de protection de la nature, des sources, ou contre les pesticides. » Elle se félicite de la reprise du dialogue social, avec le retour de la tripartite (négociations entre le gouvernement, les représentants patronaux et les partenaires sociaux).

«L’UE se trouve à un carrefour»

Évidemment, elle ne se prive pas de décocher des flèches vers le CSV : « Le plus grand parti d’opposition a muté en un club de protestataires . Le CSV divise la société, on l’a vu lors du référendum. Car il s’oppose sans présenter d’alternative. Avant d’être au gouvernement, nous avions comme règle de faire de l’opposition constructive, donc de toujours proposer une alternative. » Elle reproche aussi au CSV d’avoir « laissé traîner » certains sujets, comme la réforme de la politique financière luxembourgeoise, avec la fin de la taxe sur le commerce électronique, la politique fiscale…

Et l’avenir? Elle se tourne vers l’Europe. « Alors que le Luxembourg hérite de la présidence de l’UE, celle-ci se retrouve à un carrefour. Il y a l’enjeu écologique, avec le sommet sur le climat. Il y a l’enjeu social, avec notamment les négociations pour le paquet ferroviaire, et l’enjeu économique, avec le soi-disant paradis fiscal luxembourgeois .» Un bon moyen de combattre celui-ci « serait de s’engager dans un programme d’investissements soutenables », propose-t-elle.

Les Verts se préoccupent aussi de la Grèce, après « le massacre qui a eu lieu la nuit passée (NDLR : les réformes sévères demandées à la Grèce afin d’éviter sa sortie de la zone euro). Le Luxembourg peut et doit jouer un rôle, même en tant que petit pays. Mais l’UE doit se redéfinir, ne doit pas se limiter à la gestion économique. Il faut rappeler que l’UE, c’est 28 pays et un demi-milliard de citoyens », conclut-elle.

Romain Van Dyck