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Déi gréng affirment rester « verts dans l’âme »


Josée Lorsché, Claude Adam, Viviane Loschetter, Roberto Traversini et Gérard Anzia (de g. à d.) sont prêts à permettre à déi gréng de continuer à contribuer aussi activement à la modernisation du pays. (Photo Julien Garroy)

Réformes sociétales et constitutionnelle et débat sur la croissance dominent la rentrée de déi gréng, qui assurent ne pas avoir perdu leur «âme verte».

Si le gouvernement inédit formé par le DP, le LSAP et, pour la toute première fois dans leur histoire, déi gréng avait entamé son mandat en clamant haut et fort «vouloir ouvrir grand les fenêtres», les verts veulent, eux, aujourd’hui «dépoussiérer» toute une série de domaines de la politique sociétale afin de permettre au pays d’enfin réussir le passage au XXIe siècle.

Mardi matin, la conférence de presse de rentrée du groupe parlementaire de déi gréng a longtemps été dominée par les traités de libre-échange que sont le TTIP et le CETA. Mais malgré cette lourde actualité internationale, les quatre députés verts réunis autour de la présidente du groupe parlementaire, Viviane Loschetter, (le sixième, Henri Kox, était en déplacement à Aix-la-Chapelle) ont esquissé les dossiers de la politique nationale qui vont constituer les priorités en ce début de deuxième moitié de la législature.

La réforme fiscale, aux mains du ministre libéral des Finances, Pierre Gramegna, n’a pas figuré parmi les dossiers commentés. Par contre, déi gréng se sont efforcés de souligner que, malgré leur participation à la coalition gouvernementale, ils restent toujours «verts dans l’âme». «Il faut tenir compte des craintes des gens. Mais nous aussi, nous ressentons encore dans nos ventres le besoin de travailler davantage sur des sujets faisant partie de notre ADN», fait ainsi remarquer Claude Adam.

Le débat, jusqu’à présent sous-jacent, sur la croissance économique du pays fait partie de ces sujets clés. «La croissance fait partie des dossiers qui ont amené la création de notre parti. Il est très important que la qualité de vie continue de primer sur la croissance économique. Pouvoir respirer de l’air propre, boire de l’eau potable et bénéficier d’une mobilité verte est primordial. Il s’agit même d’une question existentielle», a encore lancé le député vert, avant d’enchaîner : «On reconnaît le besoin d’une certaine croissance économique pour assurer le bien-être. Mais cette croissance doit être verte.»

À l’assaut des hôtels de ville

Dans ce contexte, déi gréng estiment insensées les projections de population. «L’important est de parvenir à gérer au mieux l’augmentation de la population», souligne Claude Adam. C’est pourquoi les verts attendent avec impatience la relance des plans directeurs sectoriels, recalés en 2015 par le Tribunal administratif. Le deuxième round sera lancé en 2017.

Autre élément clé pour déi gréng : se rapprocher des citoyens. Mener un dialogue plus régulier et mieux expliquer les enjeux des différents dossiers politiques fait partie des priorités de la formation écologiste. Cela vaut plus particulièrement pour la réforme de la Constitution. Claude Adam espère que les travaux qui durent maintenant depuis plus de dix ans seront bientôt achevés afin de pouvoir lancer la procédure qui doit déboucher au printemps 2018 sur un référendum.

«Le message à adresser aux électeurs sera clair : ils devront décider s’ils souhaitent conserver l’ancienne Constitution ou s’ils sont prêts à accepter la version modernisée, qui nous permettra d’entrer dans le XXIe siècle», insiste le co-rapporteur du projet de réforme de la Constitution. «On a pris l’engagement d’organiser ce référendum. Il est évident que dans chaque référendum d’autres éléments entrent en compte, mais dans ce cas précis, il faudra bien expliquer l’enjeu aux gens. Exploiter le référendum pour faire de la politique politicienne ne serait pas approprié, même si je redoute qu’un parti du bord droit le fasse», explique encore Claude Adam.

Le compte à rebours est donc lancé, y compris pour le «dépoussiérage» de bon nombre d’éléments de la politique sociétale. La loi sur la nationalité – fruit d’un compromis, après la claque du référendum de juin 2015 –, la loi sur la filiation et sur l’autorité parentale, la réforme du divorce, celle de l’administration pénitentiaire et le renforcement de la protection de la jeunesse sont des «réformes essentielles pour tenir compte de la vie familiale au XXIe siècle», souligne Viviane Loschetter.

Confortés par ce solide bilan, déi gréng comptent aussi repartir à l’assaut des hôtels de ville lors des communales du mois d’octobre 2017. L’ «âme verte» reste donc bien vivante…

David Marques