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Comment sortir de la spirale du surendettement


La consultante Monique Follmann-Fohl a décrypté les tenants et les aboutissants du surendettement. (photo Hervé Montaigu)

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) a organisé une conférence, jeudi, sur les tabous liés au phénomène du surendettement, en présence notamment de la ministre Corinne Cahen. Les différents intervenants sont revenus sur les démarches à effectuer en vue de se faire assister et de sortir de cette spirale infernale.

Le surendettement touche de nombreuses personnes au Luxembourg, mais le phénomène reste relativement tabou. «Le surendettement est pratiquement devenu un phénomène normal», a d’emblée souligné le président de l’ULC, Nico Hoffmann. La faute à qui? Les coupables sont multiples, allant d’instituts financiers étrangers, qui accordent des crédits à tout va, aux commerces séduisant leurs clients avec leurs cartes-clientèle, sans omettre les facteurs qualifiés d’«accidents de la vie» : une maladie, le décès du conjoint etc…

La communication publicitaire a également été pointée du doigt par Nico Hoffmann : «Omniprésente et agressive, la publicité constitue un réel danger pour les consommateurs», a-t-il avancé. Cela étant, le président de l’ULC a également mis en avant le fait que les personnes prises dans la spirale infernale du surendettement n’étaient pas pour autant délaissées.

«L’argent, cette géniale invention!»

«Les personnes victimes peuvent se retourner vers Inter-Actions, la Ligue médico-sociale, mais également vers la Croix-Rouge, Caritas et les différents offices sociaux à travers le pays (lire également ci-dessous)», a ainsi tenu à rassurer Nico Hoffmann.

De son côté, la consultante et coach personnelle Monique Follmann-Fohl a largement diabolisé la relation qu’entretiennent les humains avec l’argent. «L’argent, cette géniale invention», a-t-elle ironisé, avant de déclarer ouvertement qu’il n’existait, face au surendettement, «pas de solution, mais que des « impulsions » à donner», soit des pistes de réponse ou des orientations à prendre face à la problématique perçue encore comme amplement taboue. «L’argent est un morceau de papier qui peut changer la vie de quiconque, d’un jour à l’autre», a-t-elle analysé.

Avant d’évoquer tour à tour la nécessité de reprendre confiance en soi et de «franchir le pas», c’est-à-dire de s’adresser aux personnes et offices compétents, «sans craindre d’être catalogué».

La ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, a, pour sa part, détaillé les différentes étapes de la procédure en cas d’insolvabilité irrémédiable. Elle a également évoqué «deux catégories de personnes» qui sont touchées par le phénomène : «Les personnes victimes d' »accidents de la vie » et celles vivant au-dessus de leurs moyens.» Corinne Cahen a conclu en décrivant «la situation typique», selon laquelle les personnes les plus enclins au surendettement sont celles ayant contracté des «petits prêts» entre 5 000 et 30 000 euros. Pour rappel, quelque 600 dossiers de surendettement ont été déposés cette année auprès des autorités compétentes.

Claude Damiani