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Cherté de l’immobilier : les Luxembourgeois à revenus modestes devront passer la frontière


photo archives LQ

Selon le rapport « Luxembourg Real Estate 2020 » publié ce mardi par PwC, le marché immobilier a de beaux jours devant lui au Grand-Duché, mais le cabinet prévoit d’ici 2020 une pénurie accrue de bureaux et une nouvelle envolée des prix qui poussera les ménages à revenus modestes à s’exiler en périphérie, voire au-delà des frontières.

L’immobilier au Luxembourg connaîtra un avenir prospère ces cinq prochaines années, assure le rapport du cabinet PricewaterhouseCoopers Luxembourg. « Le marché luxembourgeois a connu un développement rapide au cours de la dernière décennie, se démarquant de la plupart des autres pays européens. L’immobilier reste fortement marqué par la situation géographique et démographique unique du pays et cette tendance devrait se poursuivre à l’horizon 2020 », écrit PwC Luxembourg. Mais cette bonne santé posera un certain nombre de défis au pays.

Vers une pénurie de bureaux

Le cabinet identifie plusieurs tendances d’ici 2020. D’abord une forte croissance pour l’immobilier de bureau et l’immobilier résidentiel :  de l’ordre de 60 % et 50 % respectivement entre 2012 et 2020. Un essor porté par le développement économique et l’augmentation des besoins en espaces de bureau et en main-d’œuvre.

Selon PwC, le pays dispose de surfaces de bureau insuffisantes pour satisfaire la demande à venir. Et si la croissance économique se poursuit au rythme attendu, les entreprises devront faire face à une réelle pénurie.

Les ménages à revenus modestes relégués en périphérie

Concernant le résidentiel, l’arrivée de nouveaux résidents soutiendra le marché locatif à Luxembourg-Ville et dans les communes voisines, si bien qu' »un nombre croissant de ressortissants luxembourgeois à revenus modestes se verront contraints de déménager en périphérie, voire dans les pays limitrophes », prévient PwC.

Le cabinet imagine ainsi que la construction de logements collectifs « prendra le pas » sur l’habitat individuel, « afin de s’aligner sur les besoins et les budgets des ménages », sachant que le nombre de personnes par ménage continuera à diminuer sous l’effet de l’arrivée de nouveaux résidents.

Attirer de nouveaux investisseurs

PwC prévoit l’arrivée de nouveaux investisseurs privés et institutionnels « tels que les fonds de pension », que le Luxembourg a du mal à attirer jusqu’ici. Selon le cabinet, le pays restera « une destination de choix pour les particuliers fortunés ». Et de souligner le « rôle central » que joueront la mobilité et les infrastructures de transport à l’avenir, vu l’afflux attendu de nouveaux résidents et de travailleurs frontaliers. « Des solutions de mobilité efficaces devront être adoptées rapidement. »

Selon Amaury Evrard, associé et Luxembourg Real Estate Leader chez PwC Luxembourg, les acteurs de l’immobilier devront, malgré des perspectives favorables, « prendre en compte les tendances fondamentales du marché, telles que les évolutions sociales et démographiques, les besoins des nouveaux arrivants, l’impact des nouvelles technologies et la hausse soutenue des prix de l’immobilier».

Kees Hage, associé et Global Real Estate Leader chez PwC Luxembourg, conclut : « Le marché immobilier luxembourgeois a de beaux jours devant lui, moyennant la mise en œuvre des évolutions nécessaires. À ce titre, les années à venir seront déterminantes : le gouvernement avec les acteurs du marché devront prendre les bonnes décisions pour mener à bien la croissance du secteur. »

Le Quotidien Web

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