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Chauffeurs de bus : des tests décriés


(De g. à dr.) Le secrétaire général de la FGFC, Marco Thomé, son président, Daniel Cardarelli, et le psychologue Sébastien Santos, dont l'étude sur les tests a nourri les arguments pour les contester. (photo Julien Garroy)

La Fédération générale de la fonction communale s’interroge sur le taux d’échec élevé aux examens d’aptitude à la conduite des bus et propose des solutions.

Le syndicat du personnel communal (FGFC) fustigent les tests psychotechniques auxquels sont soumis les candidats chauffeurs de bus des deux grands services du pays, les AVL (Luxembourg) et les TICE (sud du pays). Ces tests manqueraient de transparence et seraient arbitraires.

La rentrée sociale de la FGFC se focalise sur deux problématiques. L’une concerne l’application effective de la réforme dans la fonction publique aux fonctionnaires et employés communaux et une incompétence supposée des élus locaux dans la gestion des affaires communales (lire ci-dessous).

L’autre vise les tests psychotechniques que doivent passer les candidats à un poste de chauffeur de bus, officiellement qualifié d’«agent de transport». «Les taux d’échec élevés à ces tests posent question, surtout lorsque l’on voit un postulant recalé se tenir au volant d’un bus d’une compagnie privée deux semaines plus tard», s’insurge le secrétaire général de la FGFC, Marco Thomé.

Or ces tests, dus à la commune de Luxembourg et réalisés par le Centre de psychologie appliquée aux transports et à leur sécurité (CPATS), conduisent à des résultats médiocres depuis leur introduction.

Un taux de réussite de 43 % depuis 2009

En effet, sur 12 évaluations psychotechniques réalisées depuis 2009, 58 % des candidats soumis aux tests, en moyenne, n’ont pas été retenus.
Afin de crever l’abcès et de comprendre cette hécatombe, la FGFC a commandé une étude à un cabinet de psychologie externe français (qui a collaboré avec la société Schuhfried), dont le responsable, Sébastien Santos, a présenté, lundi, les résultats.

«Pendant ces dernières années, le taux d’échec n’a cessé d’augmenter, de sorte qu’en 2014, 75 % des candidats ont été refusés pour des motifs non transparents», a indiqué le consultant, tout en évoquant «des anomalies» dans le système de recrutement. D’autant plus que «le taux de réussite dans d’autres pays, dont la France, tourne autour de 77 % en moyenne», relève Sébastien Santos.

Dans ses conclusions, le Cabinet Santos pointe le manque de transparence et l’absence de structure alternative au CPATS pour toute éventuelle contre-expertise. «Un chauffeur de bus déclaré inapte ne dispose d’aucune voie de recours, à moins de prendre un avocat, mais il est très compliqué d’avoir accès à ses résultats aux tests psychotechniques au Luxembourg», souligne le dirigeant du Cabinet Santos.

Des pistes pour y remédier

Afin de tenter de remédier à cette situation, le consultant a mis plusieurs pistes de solutions sur la table : l’utilisation de nouveaux types de tests et d’outils d’évaluation, l’instauration d’un droit de recours effectif, voire la création d’un centre unique d’examens agréé par le ministère du Développement durable et des Infrastructures afin de permettre la simplification du suivi et du contrôle du centre en question.

À noter, enfin, que la création d’un centre de contrôle et de régulation répond à la demande de la FGFC.

Claude Damiani

La FGFC veut un «permis de gestion communale»

La compétence des élus communaux est remise en cause par la FGFC. Les élus locaux ne disposeraient pas des compétences managériales nécessaires pour mener à bien les affaires de leurs communes respectives. Le syndicat revendique l’instauration d’un «permis de gestion communale» qui constituerait la garantie de critères de qualité dans la gestion des affaires locales. Dans ce contexte, la FGFC désapprouve le cumul des mandats de député et de maire.

À propos de l’application de la réforme dans la fonction publique, la FGFC exige qu’elle entre en vigueur au plus vite (et rétroactivement) en faveur des fonctionnaires et employés communaux, alors que leurs homologues travaillant pour l’État bénéficient des avantages de cette réforme depuis le 1er octobre 2015.

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