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Cantines au Luxembourg : mangez local


A quand des produits 100% made in Luxembourg dans la restauration collective ? (illustration François Aussems)

Les autorités sont invitées à privilégier les produits luxembourgeois dans la restauration collective. La pétition 668 a déjà récolté 1 500 signatures.

Et pourquoi pas un petit yaourt Luxlait sur le plateau repas servi à l’hôpital ? Ou des frites 100% luxembourgeoises à la cantine et des côtelettes d’un éleveur local dans les maisons de retraite ? C’est l’idée lancée par un collectif réunissant tous les producteurs du secteur agroalimentaire à l’origine d’une pétition dont le but est de «privilégier les produits agricoles et alimentaires issus de l’agriculture, de la viticulture et de l’horticulture luxembourgeoise».

En une semaine, la pétition 668 a recueilli plus de 1 500 signatures. «C’est plutôt encourageant», s’enthousiasme Marco Gaasch, président de la Chambre d’agriculture. Les producteurs rêveraient de se faire une part plus belle dans ce vaste marché de la restauration collective. On plafonne à 30% de produits locaux dans les cantines des lycées, 17% au centre hospitalier, 25% pour les hôpitaux Robert-Schuman et on ne connaît pas les chiffres pour les maisons de retraite, ni pour les maisons relais.

Ce marché représente 1,8 million de repas par an pour les cantines du secondaire, autant pour les maisons de retraite, plus de deux millions pour les maisons relais et certainement des dizaines de milliers dans les hôpitaux. Face à une rude concurrence dans le cadre d’appels d’offres européens, le Luxembourg et ses exploitations familiales n’est pas dans une position favorable pour se battre face aux géants. «Quand on regarde le budget dévolu à la restauration dans un hôpital, on constate que la dépense tourne autour de trois euros par jour et par personne», fait observer Camille Schroeder de la Bauerenallianz. À ce tarif-là, on peut difficilement rivaliser. Mais pour un euro de plus, on pourrait peut-être avoir du pain d’un artisan local.

Ce n’est pas seulement la Fédération des artisans qui soutient l’initiative qui aiderait non seulement les exploitations à investir dans de nouveaux débouchés, mais également les entreprises locales de transformation et l’artisanat.

Une situation gagnant-gagnant

Les producteurs luxembourgeois du secteur agroalimentaire aimeraient avoir des garanties de la part de l’État afin de pouvoir investir dans des installations de production et de transformation. Quand on parle des frites, elles doivent arriver déjà fin prêtes pour plonger dans le bain d’huile. «Il faut conditionner les aliments et c’est ce qui pose problème aujourd’hui», concède Camille Schroeder. Ce n’est donc pas du jour au lendemain que les produits luxembourgeois viendront remplacer les repas qui sont aujourd’hui importés. Mais les initiateurs de la pétition plaident pour un calendrier afin de concrétiser cette idée.

Ils ne cherchent pas à s’imposer, mais à faire valoir à l’opinion comme aux autorités que si 10 ou 15% de produits nationaux de plus pouvaient atterrir dans les assiettes de la restauration collective, ce serait une situation gagnante pour tout le monde. Car évidemment, agriculteurs, viticulteurs et horticulteurs ne manquent pas de faire savoir qu’ils produisent des aliments de «haute qualité dans le respect de normes et de standards élevés, garantissant un niveau très élevé de sécurité alimentaire», comme il est souligné dans le texte de la pétition.

La préservation des paysages et la réduction des transports, donc de la pollution, sont d’autres arguments qui plaident en faveur de la consommation locale. La priorité donnée aux produits luxembourgeois dans les collectivités participerait au développement de l’économie locale et nationale. Une situation gagnant-gagnant, selon les initiateurs de la pétition.

Geneviève Montaigu

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